La popularité des tiers partis est en hausse tandis que libéraux et péquistes cèdent du terrain, montre le plus récent sondage CROP réalisé pour La Presse. En mai, le Parti québécois a cédé six points de pourcentage et les libéraux, trois.

Réalisée du 11 au 16 mai derniers auprès de 1000 internautes, l'enquête indique que le gouvernement Charest n'a pas d'embellie du point de vue de la satisfaction des électeurs. En dépit d'annonces comme le Plan Nord, 70% des gens se disent insatisfaits. C'est un point de plus qu'en avril.

Selon Youri Rivest, vice-président de CROP, la montée des tiers partis ressemble à ce qui avait été observé en mars. En avril, au congrès du Parti québécois, l'unité des péquistes autour de Pauline Marois lui a donné un élan qui semble évanoui aujourd'hui, observe le spécialiste. Le PQ, qui récoltait 40% des intentions de vote en avril, n'en obtient plus que 34%. Les libéraux, qui étaient à 26%, se retrouvent à 23%. L'ADQ de Gérard Deltell passe de 13% à 16% des intentions de vote, tandis que Québec solidaire monte de 1 point, à 12%.

Même si le Bloc québécois s'est fait éjecter du paysage aux élections fédérales, le sentiment souverainiste reste stable: 43% des gens auraient voté pour l'indépendance en mai. C'est un point de plus qu'en avril, et le même pourcentage qu'en février. CROP observe aussi que le quart des électeurs péquistes ont voté pour le NPD le 2 mai.

Fragile

«On sent que tout cela est bien fragile, observe M. Rivest, et qu'une nouvelle proposition sur l'échiquier politique serait susceptible de rallier bien des appuis.»

Les chiffres de ce mois-ci débouchent sur un gouvernement péquiste, car le parti de Pauline Marois est nettement en avance chez les francophones, où il récolte 41% des intentions de vote. Le PLQ reçoit 18% des appuis et l'ADQ, 15%. Pour le PQ, c'est un recul de sept points chez les francophones par rapport au précédent sondage, tenu au moment du congrès, au cours duquel Mme Marois avait obtenu 93% d'appuis au vote de confiance. Dans la région de Québec, le fief habituel de l'ADQ, le parti de Gérard Deltell est deuxième derrière le PQ, avec 25% contre 31%.

Khadir en baisse

La cote des chefs réserve une surprise. Pauline Marois et Jean Charest ne bougent pas: 20 et 16% des Québécois, respectivement, les voient comme «meilleur premier ministre». Gérard Deltell, qui a profité des médias grâce au congrès de son parti, monte un peu, à 10%, contre 8% en avril.

La surprise, c'est Amir Khadir, qui semble prolonger une courbe à la baisse. De 11% d'appuis en février, il a descendu chaque mois à 9%, 8% et maintenant 5% de sympathie. «Depuis l'incident des souliers, la tendance est visible», explique M. Rivest, une référence à l'appel au boycottage qu'avait lancé M. Khadir contre un commerce de Montréal qui vendait des chaussures fabriquées en Israël.