Après réflexion, le gouvernement se ravise. Il ne convient pas de confier à une commission de l'Assemblée nationale le mandat de discuter du phénomène des drames familiaux qui semblent se multiplier au Québec depuis quelque temps.

Après avoir reçu plutôt favorablement, la semaine dernière, l'idée de la députée péquiste de Matapédia, Danielle Doyer, le ministre de la Santé, Yves Bolduc, a dit craindre qu'on accorde ainsi encore plus de visibilité à ces drames.

«Beaucoup de gens me disent qu'il faut faire attention. Si on va en commission parlementaire, on va publiciser encore plus ce type de problème», a-t-il expliqué hier à l'Assemblée nationale. Plusieurs intervenants ont plutôt proposé la création de «comités d'experts» qui pourraient produire un rapport beaucoup plus objectif susceptible d'être remis à l'Assemblée nationale.

M. Bolduc estime que ces questions doivent déborder du débat politique - il avait d'ailleurs évoqué la commission Mourir dans la dignité, dont les membres ne tiennent pas compte de la ligne de parti. «Il faut chercher le meilleur véhicule pour essayer de diminuer ce type de cas. Et j'entends actuellement que la commission parlementaire n'est peut-être pas le meilleur moyen.»

Le recours à des comités d'experts serait la meilleure façon d'éviter une médiatisation excessive.

Néanmoins, Danielle Doyer voit «une espèce de défilement du ministre» devant ses responsabilités.