Pauline Marois a passé haut la main son test de leadership. Pas moins de 93,08% des délégués péquistes lui ont exprimé leur confiance samedi. C'est un record pour un chef du Parti québécois.

Pauline Marois obtient ainsi son laissez-passer pour mener le Parti québécois vers les prochaines élections. Elle se trouve désormais bien en selle.

Les 1700 militants réunis au Palais des congrès de Montréal ont explosé de joie lorsque le verdict est tombé, vers 18h45. « Olé ! Olé ! Olé ! » ont-ils entonné pendant plusieurs minutes.

Pauline Marois s'est présentée sur la scène visiblement soulagée et fière de ce résultat sans équivoque. Aux militants qui scandaient « On veut un pays ! », elle a répondu tout de go : « On veut un pays, et on l'aura ! ».

« Ce soir, jamais je n'aurai eu autant le sentiment que nous soyons un très grand parti, le parti des Québécois et des Québécoises », a-t-elle lancé.

« Ma victoire, c'est votre victoire. La victoire d'un parti uni, solidaire, qui a le goût de proposer aux Québécois que l'on se donne un pays libre et indépendant.»

« La confiance que vous m'avez accordée, il est extraordinaire. Vous voyez combien je suis émue, a-t-elle ajouté. Cette confiance va nous permettre de gagner. »

« Merci, je vous aime ! » a-t-elle dit avant de quitter la scène en compagnie de son mari, Claude Blanchet, et de députés.

Dans une courte déclaration aux médias, la chef péquiste s'est dit plus déterminée que jamais à faire avancer la cause souverainiste. « Ce vote de confiance démontre comment le parti est solidement uni. Cette solidarité, cette union des forces du Parti québécois quant à moi me donne la détermination, l'énergie et la volonté surtout de remettre en marche notre projet de pays », a-t-elle affirmé.

« Nous nous dirigeons vers une victoire, une victoire qui pourra avoir des conséquences formidables pour le Québec. Je suis très fière d'être la chef de ce grand parti qui est effectivement, comme le disait René Lévesque, quelque chose comme un grand parti. »

Le taux de participation au vote de confiance a atteint 98,7%.

Jamais un chef du Parti québécois n'a reçu un appui aussi important de ses troupes. Jacques Parizeau, qui avait été le premier chef péquiste à monter sur la balance, avait récolté 92% en novembre 1991. En mai 2000, Lucien Bouchard avait été appuyé par 91% des délégués. Il avait toutefois démissionné quelques mois plus tard. En novembre 1996, même s'il était populaire, M. Bouchard avait obtenu un humiliant résultat de 76,7%.

Lors du dernier congrès, en 2005, Bernard Landry avait claqué la porte à la surprise générale après que 76,2% des délégués lui eurent exprimé leur confiance. Il visait 80%.

Pauline Marois recevait un autre son de cloche en matinée samedi. Un sondage Léger Marketing publié dans Le Devoir indiquait que seulement 65 % des souverainistes et 64% des électeurs péquistes croient que Pauline Marois est la «bonne personne pour faire le pays du Québec». Aux yeux de 30% des répondants, Mme Marois « ferait le meilleur premier ministre », contre 20% pour Jean Charest.

Dimanche, les délégués du PQ seront réunis en assemblée plénière pour adopter des propositions sur la démarche d'accession à la souveraineté et la langue, entre autres.