À l'unanimité, les délégués péquistes réunis dans un atelier sur la langue ont voté en faveur de l'interdiction de l'anglais dans l'affichage commercial. Cette proposition, très controversée, devra toutefois obtenir l'appui de l'assemblée plénière dimanche, une étape qui s'annonce beaucoup plus ardue.

L'amendement adopté prévoit qu'un gouvernement péquiste reviendrait aux dispositions initiales de la loi 101 en matière d'affichage. Ce serait le retour à l'unilinguisme français. On éliminerait la nette prédominance du français prévue à la loi 86, adoptée en 1993 par le gouvernement Bourassa. Celui-ci ne voulait pas renouveler la clause dérogatoire à laquelle il avait eu recours en 1988, à la suite d'un jugement de la Cour suprême.

En 1993, les militants péquistes avaient voté en faveur du retour à l'affichage unilingue, une mesure qui avait été inscrite au programme du parti. Mais le chef de l'époque, Jacques Parizeau, ne l'avait pas incluse dans sa plateforme électorale. Il avait plutôt opté pour une enquête sur la situation du français.

Les délégués péquistes ont fait de la proposition sur l'affichage commercial unilingue une priorité en vue de l'assemblée plénière de dimanche.

Selon Marc Laviolette, ancien chef syndical et militant dans Beauharnois, l'état-major du parti a laissé passer la proposition pour ne pas froisser les militants au moment où se déroulait le vote de confiance sur le leadership de Pauline Marois.