La cinquantaine de jeunes péquistes qui avaient critiqué la «démarche souverainiste» de Pauline Marois dans une lettre ouverte se sont fait fermer la porte du congrès de la fin de semaine prochaine.

Parmi les signataires, une poignée seulement pourra participer au vote de confiance à l'endroit de la chef péquiste samedi, ont dénoncé trois des membres de cette fronde.

Selon Gerry Beaudoin, Pierre-Luc Brisson et Félix Deslauriers, les permanents du PQ ont fait des pieds et des mains pour que tout risque de contestation soit absent du congrès péquiste, le premier en six ans.

«Ils sont en damage control. Tout ce qu'ils veulent, c'est un congrès où Mme Marois sera applaudie», a expliqué Pierre-Luc Brisson, de la circonscription de Terrebonne. Une jeune militante comme Marie-Andrée Plante, présentée comme une péquiste d'avenir par L'actualité, n'a pas été acceptée comme déléguée dans Mercier. Félix-Antoine Dumais-Michaud, autre signataire, s'était fait barrer la route dans un premier temps. Il a fallu un vote en plénière de son congrès de région à Lévis pour qu'il puisse se rendre au congrès.

Les jeunes - plusieurs proches du Bloc québécois - avaient fait une sortie percutante au début de l'année après que Jacques Parizeau eut soutenu que Gilles Duceppe était le leader souverainiste «le plus inspirant». Ils réclamaient de Mme Marois une démarche plus déterminée, un engagement plus ferme à la tenue d'un référendum sur la souveraineté. «Pauline Marois aura assez fort à son vote de confiance. Ils (les permanents péquistes) ont été croches et ont louvoyé sur toute la ligne. Depuis un an, le seul et unique but de la permanence est de faire gagner le vote de confiance de Marois. Moi qui ai toujours été un fidèle soldat, je suis tanné, dégoûté. Je rends les armes, ils sont en train de me rendre malade», a écrit hier un autre ténor de la fronde, Gerry Beaudoin.

Selon lui, seulement 3 des 50 signataires du groupe des 50 allaient être présents au congrès. «Vous ne vous êtes pas questionné sur la cause? Elle est bien simple, depuis notre sortie, le but premier des agents de liaison du parti était de nous éliminer, de nous faire la peau... dans la plupart des cas, ils ont réussi», constate-t-il.