Le ministre de la Santé et des Services sociaux, Yves Bolduc, a versé 1000$ à un groupe pro-vie de Québec l'an dernier. C'est ce qu'a révélé la députée péquiste Agnès Maltais cet avant-midi, lors de l'étude des crédits du ministère de la Santé en commission parlementaire.

Yves Bolduc a puisé dans son budget discrétionnaire de ministre pour donner 1000$ au Centre naître ou ne pas naître. Le groupe est pro-vie, a confirmé à Cyberpresse un responsable, Serge Onge Yasangilwe.

«On ne donne pas du discrétionnaire à un groupe pro-vie, s'est défendu M. Bolduc. Je dis qu'on n'était pas informé. Il y a peut-être d'autres raisons pour lesquelles ils ont reçu le montant. Je peux vous assurer que ce n'est certainement pas parce qu'ils sont pro-vie.»

Yves Bolduc a noté qu'il ne porte «pas nécessairement de jugement de valeurs» sur les groupes à qui il accorde une part de son budget discrétionnaire. Il dit ne connaître « pas un seul » groupe pro-vie au Québec. «Moi, personnellement, je suis pro-choix», comme la société québécoise d'ailleurs, a-t-il souligné.

«C'est ironique d'entendre un ministre qui m'a chicanée parce que j'ai donné 100$ à Vigile.net alors que lui a pris de l'argent public pour appuyer un groupe pro-vie. Et c'est le ministre de la Santé en plus», a lancé Agnès Maltais. Rappelons que Vigile.net est un site indépendantiste que le Parti libéral a dénoncé en raison de la présence de propos antisémites.

Le Centre naître ou ne pas naître ne vient en aide qu'aux femmes enceintes qui veulent garder leur enfant. Lorsqu'une femme enceinte se présente, «on essaie de lui faire voir les avantages d'accoucher et les inconvénients de l'avortement», a expliqué M. Yasangilwe. Si elle souhaite se faire avorter à la suite de cette présentation, le centre la renvoie aux CLSC. Et à l'occasion, ces derniers lui réfèrent des femmes qui souhaitent mener leur grossesse à terme, a souligné M. Yasangilwe.

Il confirme les 1000$ versés par Yves Bolduc l'an dernier. Le Centre a fait une nouvelle demande d'aide financière au ministre cette année. «Nous le sollicitons pour financer nos services d'aide aux jeunes mamans et aux futures mamans», a-t-il dit.

Le ministre sait-il que le centre est pro-vie? «Je pense qu'il doit savoir que nous sommes dans cette lignée-là» a répondu M. Yasangilwe. Il a noté que «le mot pro-vie, on ne l'utilise pas à l'interne. On est dans l'ambivalence. (...)Nous sommes ni pour ni contre l'avortement. Nous sommes en train de nous chercher entre les deux. Ce que nous souhaitons, c'est avoir plus d'accouchements au Québec».