Le président de l'Assemblée nationale, Yvon Vallières, se retrouve sur la sellette après avoir passé l'éponge sur les propos controversés de la ministre du Travail, Lise Thériault. Ulcéré, le leader parlementaire de l'opposition péquiste, Stéphane Bédard a clairement indiqué que sa formation déposerait une motion signifiant qu'elle retire sa confiance au président Vallières.

À la fin de la période des questions, la ministre Thériault a tenté de s'excuser - ce qu'elle avait refusé de faire cette semaine. «On ne peut corriger ce qui a été brisé», a indiqué M. Bédard, refusant qu'elle prenne la parole. «Elle a la fin de semaine pour réfléchir. Cela fait deux jours qu'on réclame des excuses. Ce qui est arrivé aura des conséquences funestes. J'aurais préféré qu'on en arrive pas là», a prévenu M. Bédard.

«Ça ne sert à rien de jouer aux «bullies» de cour d'école», a répliqué le leader libéral Jean Marc Fournier.

La semaine dernière, Mme Thériault avait prévenu, sur un ton incisif, qu'elle dévoilerait à l'avenir les noms des députés de l'opposition qui venaient lui demander des faveurs pour leurs électeurs, souvent des subventions provenant des budgets discrétionnaires dont disposent les ministres. Pour l'opposition, cette sortie vient limiter la capacité des élus à représenter leurs électeurs, les déclarations constituent un outrage au Parlement. Pour le président Vallières, ces propos sont proches de l'outrage, mais ne nécessitent pas pour autant des excuses de la part de la ministre.

Après des échanges agressifs, le député Bédard a prévenu que sa formation n'allait pas stopper les travaux de l'Assemblée, on allait passer à la période des questions, mais il a prévenu qu'il ne fallait pas y voir une acceptation de cette décision de la présidence. L'opposition péquiste compte dès mardi prochain déposer une motion à l'Assemblée nationale pour signifier que le président n'a plus sa confiance. La motion pourra toutefois être battue aux voix par la majorité libérale.