Il faut décrocher le crucifix à l'Assemblée nationale, interdire aux fonctionnaires tout port de voile ou de turban et sortir le cours d'éducation religieuse des écoles, prône le Conseil du statut de la femme.

Tels sont là quelques exemples de demandes formulées en conférence de presse ce matin par sa présidente, Christiane Pelchat, ajoutant à quel point elle est inquiète de la mollesse grandissante du gouvernement Charest sur la question de la laïcité.

Alors qu'il avait clairement évacué toute possibilité d'atteinte à l'égalité des sexes en 2007, Québec s'est ramolli depuis, à son avis, en introduisant son projet de loi 94 qui, lui, donne davantage dans l'ouverture aux accommodements raisonnables qu'aux acquis en matière d'égalité.

«Le Conseil du statut de la femme estime qu'il est maintenant temps d'affirmer la laïcité de l'État dans la Charte québécoise des droits et libertés afin que le principe de la séparation de l'État et de la religion constitue une valeur collective fondamentale», a dit Mme Pelchat.

Pour elle, les trois religions monothéistes sont sexistes et le crucifix lui aussi. «Quand je regarde le crucifix, moi, ça me rappelle que nos mères ont été brimées par la religion catholique.»

Pas question pour elle, donc, de donner une valeur patrimoniale à ce crucifix, au Québec. Le crucifix à l'Assemblée nationale n'a rien de patrimonial, a-t-elle dit. «C'est Maurice Duplessis qui l'a accroché en 1936.»

Qu'espère le Conseil du statut de la femme avec ce nouvel avis? Mme Pelchat a dit avoir bon espoir que cet avis puisse être débattu à l'Assemblée nationale et que le débat puisse ainsi être relancé.