Même si un scrutin provincial n'est pas prévu avant 2012, Québec solidaire met tranquillement sa machine électorale en branle.

Le parti d'Amir Kadhir et de Françoise David tient cette fin de semaine, à Montréal, son sixième congrès qui porte essentiellement sur l'économie, l'écologie et les conditions de travail.

Selon la porte-parole du parti, les débats tourneront autour d'une question centrale, qui sera également la trame de fond du programme électoral dont les premières lignes devraient être écrites au terme du congrès: «Comment fait-on pour développer une économie qui est socialement responsable et qui est écologiquement acceptable?»

Mme David ajoute qu'il faut aussi que cette économie assure des conditions de travail décentes et raisonnables à tous les Québecois.

Sans surprise, le développement des ressources naturelles et énergétiques retient particulièrement l'attention des membres du parti.

Selon Françoise David, celui-ci devrait absolument se faire avec l'accord des communautés et cela, tout en respectant l'écologie. Mme David croit qu'il y a lieu de s'attarder sur la question du développement des énergies vertes et renouvelables plutôt que de constamment miser sur les gaz de shale, le pétrole et les mines.

Même si elle reconnaît que le «risque zéro» n'existe pas, Françoise David croit néanmoins qu'il y a des questions à se poser sur, par exemple, le prix à payer de l'exploitation du gisement d'hydrocarbures Old Harry dans le golfe du Saint-Laurent.

«Est-ce au prix d'un accident possible qui pourrait amener des déchets marins jusque dans l'estuaire, jusque dans le fleuve et possiblement jusqu'à Québec ou Trois-Rivières?», demande-t-elle.

«Est-ce que les Québécois veulent payer ce prix-là lorsqu'ils parlent de développement économique?» ajoute Mme David.

Mme David dit qu'il faut également s'interroger sur le rythme de la croissance économique, à savoir s'il serait bon de le ralentir. Elle croit qu'il faut faire attention puisqu'une croissance «débridée» pourrait avoir des impacts sur la nature et la santé de la population.

Et même si elle reconnaît qu'un éventuel parti «de droite» dirigé par François Legault pourrait changer le paysage politique québécois, Françoise David croit qu'il n'y a pas lieu de spéculer sur cette possibilité pour l'instant. Puisque selon elle, le principal intéressé lui-même ne semble pas prêt à s'engager sur cette voie.

Et alors que tous les projecteurs sont braqués vers Ottawa en ce début de campagne électorale, Québec solidaire promet aussi de garder un oeil sur ce qui se passe sur la scène fédérale. Le parti devrait expliquer son point de vue dimanche, au terme du congrès.

Plus de 300 personnes devraient participer au congrès du parti.