La participation de 200 millions $ dans la construction du nouveau Colisée est déjà prévue dans les dépenses du gouvernement, mais le conseil des ministres se réserve quand même une ultime étape d'approbation, a déclaré jeudi le ministre responsable de la région de Québec, Sam Hamad.

M. Hamad a expliqué que tout grand projet est soumis à une politique du Conseil du trésor prévoyant que les membres du gouvernement autoriseront, en dernière analyse, la réalisation de l'amphithéâtre.

M. Hamad n'a pas voulu dire quels seront les critères d'évaluation, mais il a reconnu que des discussions au conseil des ministres scelleront ultimement la participation financière du gouvernement, ce qu'il a décrit comme le processus normal.

Mais le ministre a insisté sur le fait que la décision de financer la construction du nouveau Colisée a déjà été prise et annoncée et que le budget, qui prévoit un maximum de 200 millions $ pour le projet, a été approuvé.

«Le budget est approuvé, maintenant quand le projet va arriver il y aura des discussions, c'est le cheminement normal de tous les projets qu'on fait au gouvernement», a-t-il dit lors d'un point de presse, à la suite d'une annonce dans le secteur culturel.

Au début du mois, le premier ministre Jean Charest et le maire de Québec Régis Labeaume ont annoncé qu'ils partageraient le financement de la construction du nouveau Colisée, estimée actuellement à 400 millions $.

Selon le plus récent échéancier du projet, le dossier d'affaires final, permettant notamment d'estimer les coûts réels de construction, sera élaboré au printemps 2013. Il sera ensuite soumis au conseil des ministres, pour décision.

Par ailleurs, M. Labeaume a mis les médias en garde contre l'envie de faire du «spectacle» avec la plus récente décision de la Ville de Québec dans le dossier de l'amphithéâtre.

M. Labeaume a ainsi défendu les qualités de gestionnaire d'un ingénieur, dont la nomination a été annoncée jeudi, qui agira à titre de directeur de projet.

Selon le maire, la compétence de Jacques Bédard ne fait aucun doute, même s'il a été associé au projet de relance d'une usine de papier, La Gaspésia, dont les dépassements de coûts ont mené le gouvernement à mandater une enquête publique.

M. Bédard a aussi travaillé sur le projet de Centre hospitalier universitaire de Montréal (CHUM), qui a aussi connu des dépassements de coûts.

Lors d'un point de presse, à la suite de l'annonce à laquelle il participait avec M. Hamad, M. Labeaume a demandé aux journalistes de donner «une petite chance» à M. Bédard, dont il a vanté les mérites, insistant notamment sur l'intégrité de l'ingénieur, qui se serait selon lui retiré de son propre chef de ces deux projets controversé.

«Ne le détruisez pas tout de suite, donnez lui une petite chance au lieu de faire du spectacle, a-t-il dit. Le gars, c'est un gars extraordinaire, il est sorti de la Gaspésia pour de très bonnes raisons. S'il y en a un d'honnête dans toute la Gaspésia, c'est sûrement lui. Et le CHUM, ne sautez pas aux conclusions, donnez lui une petite chance au lieu de faire du spectacle.»

M. Hamad a lui aussi pris la défense de M. Bédard, affirmant que son dossier déontologique est vierge, à l'Ordre des ingénieurs.

«Cet ingénieur a travaillé comme plusieurs dans ce projet (de Gaspésia), a-t-il dit. Je pense que c'est un ingénieur compétent, à ma connaissance il l'est toujours. D'ailleurs, remarquez, si cet ingénieur avait commis des fautes professionnelles, il serait poursuivi par l'Ordre des ingénieurs, ce qui n'est pas le cas.»