«Le Québec est plus que jamais dans une impasse», «paralysé» par la question nationale, estime l'ancien ministre péquiste François Legault. Un «redressement collectif» s'impose. Il faut donner la «priorité absolue» à l'éducation, augmenter la performance des services publics et créer «une économie de propriétaires et non de succursales».

Voilà les principales idées de la Coalition pour l'avenir du Québec, un mouvement politique lancé par M. Legault ce matin. L'homme d'affaires Charles Sirois en est le co-fondateur, et dix autres personnalités signent le texte fondateur de huit pages dont l'ancien recteur de l'Université de Sherbrooke, Bruno-Marie Béchard Marinier, l'ex-député péquiste Jean-François Simard, et la présidente de la Fédération québécoise des directions d'établissements d'enseignement, Chantal Longpré.

Ce texte n'est qu'un point de départ. François Legault entend déposer un plan d'action d'ici la fin de l'année, à la suite d'une consultation à travers le Québec. La coalition pourrait se transformer en parti politique. François Legault n'exclut aucune option.

Au cours de sa conférence de presse, M. Legaut a indiqué que la souveraineté est toujours une «option légitime», mais qu'il faut la mettre de côté pour donner la priorité à d'autres chantiers. Il ne se dit plus souverainiste. «Il faut sortir du déni. On ne peut pas attendre continuellement le grand soir», a-t-il dit.

«Aujourd'hui, je me considère nationaliste. Pour moi, la description d'un souverainiste, c'est quelqu'un qui travaille à faire arriver la souveraineté du Québec. Or, aujourd'hui, je ne réponds plus à cette description.»

En éducation, la coalition propose d'augmenter le salaire des enseignants pour revaloriser la profession. En contrepartie, ils devront se soumettre à des évaluations de leur compétence.

«Il faut rapidement mettre fin au sous-financement des universités», estime M. Legault. Pour y arriver, il faut trouver selon lui un «partage équitable» entre une hausse des frais de scolarité et une augmentation du financement de l'État.

Pour augmenter la performance des services publics, François Legault affirme qu'on doit «revoir complètement le modèle d'organisation en éducation et en santé».

François Legault préconise un «nationalisme économique». L'État doit utiliser tous les «leviers disponibles» pour conserver ici des «sièges sociaux importants». L'ancien ministre déplore le faible niveau de richesse du Québec par rapport à ses voisins.

Dans le texte fondateur, la coalition estime qu'«il est nécessaire et urgent de faire la lumière sur la situation en ce qui a trait à la corruption dans le secteur de la construction, car la confiance du public en dépend».

En matière de culture, «il faut consacrer davantage d'énergie au respect» de la loi 101, plaide la coalition. «Davantage de ressources» doivent être consacrées à la francisation des nouveaux arrivants.

La coalition a un site web: www.coalitionavenir.org