La ministre des Ressources naturelles, Nathalie Normandeau, tape sur les doigts d'Hydro-Québec et lui demande de «rendre public ce qui peut être rendu public» dans l'entente qu'elle a conclue avec la société Pétrolia. Rien ne garantit, toutefois, que l'on pourra connaître la valeur des redevances obtenues par l'État en échange des droits d'exploration dans l'île d'Anticosti.

Selon Mme Normandeau, la société d'État «souhaitait garder confidentiel» tout le contenu de l'entente intervenue en 2008. «J'ai dit non. Dans un souci de transparence, on va s'assurer que tout ce qui peut être rendu public soit rendu public», a-t-elle affirmé lors d'un point de presse, hier.

Mardi, la ministre avait pourtant commencé par faire sien le discours d'Hydro-Québec. Elle avait défendu son refus de dévoiler la valeur des redevances au motif qu'il s'agissait d'une information confidentielle aux termes de l'entente. Tout porte à croire qu'aucune vérification n'avait été faite pour déterminer si c'était bien le cas.

D'après la ministre, il faudra attendre «assurément quelques semaines» avant qu'Hydro-Québec ne divulgue des détails de l'entente, et elle n'était pas en mesure de dire si la valeur des redevances pourra être connue.

Faute de pouvoir révéler dès maintenant des éléments de l'entente avec Pétrolia, Nathalie Normandeau a fait valoir le contenu de l'accord conclu en 2003 avec Corridor Resources pour le gisement Old Harry, dans le golfe Saint-Laurent. Si Hydro-Québec veut exercer ses droits, elle devra verser 500 000$ à la firme. Elle paiera de 25% à 50% des frais de forage et obtiendra ensuite de 18,75% à 40% en redevances sur les profits. Mme Normandeau n'a pu préciser s'il s'agit des profits nets ou bruts ni expliquer pourquoi le pourcentage des redevances est plus bas que celui des frais engagés dans les travaux d'exploration. «Je ne peux vous répondre. Je n'ai pas vu l'entente», a-t-elle dit.