Les responsables de familles d'accueil ont manifesté samedi devant les bureaux de Jean Charest à Sherbrooke, en Estrie, afin de signifier au premier ministre leur mécontentement face à la lenteur des négociations en vue de conclure une première entente collective.

Mais Québec soutient que les négociations vont bien.

Représentées par la Centrale des syndicats démocratiques (CSD), les 6000 personnes accueillent et prennent soin dans leur résidence d'adultes atteints de déficience intellectuelle, physique, ou mentale ou encore s'occupent d'enfants confiés par les centres jeunesse.

Le conseiller syndical, Denis Vigneault, a précisé dans une entrevue à La Presse Canadienne que cette bataille dure depuis près d'une décennie, mais les travailleurs n'ont été syndiqués qu'en juin 2009.

Les négociations entreprises avec Québec depuis mai 2010 en sont rendues au dernier droit, selon le syndicat.

L'objectif de la manifestation de samedi est d'envoyer un avertissement au gouvernement que la négociation doit aboutir prochainement et procurer aux syndiqués des conditions de travail décentes et comparables à des emplois syndiqués et analogues dans le réseau de la santé et des services sociaux.

Des moyens de pression concertés sont même prévus et votés depuis décembre dernier.

Parmi les revendications, on parle de rémunération, de remboursement de dépenses et d'un filet de protection sociale.

Selon M. Vigneault, ces personnes sont pratiquement des bénévoles et ne reçoivent qu'une mince rétribution, et une fois les dépenses effectuées pour accomplir leur tâche, il ne leur reste que des miettes.

La CSD rappelle toutefois que la grève est interdite pour ces gens et le syndicat affirme qu'il n'est pas question de prendre cette «clientèle» en otage durant leurs moyens de pression. Ils seront surtout dirigés vers les établissements publics, vers ceux qui sont en relation avec les ressources de type familial.

Denis Vigneault précise que les négociations ne vont «pas si mal», que ça avance tranquillement, étant donné que «c'est une grosse machine».

Pour sa part, Québec affirme que les négociations vont bon train.

Dans un communiqué, la ministre déléguée aux Services sociaux, Dominique Vien se dit sûre que les différentes parties parviennent à une entente collective.

Jusqu'à présent une cinquantaine de rencontres ont eu lieu avec les différentes associations et plus de trente séances de négociation se sont tenues.

Aucune échéance n'a été fixée quant aux moyens de pression à appliquer.

Au Québec, 9500 personnes prennent soin de ces personnes.