Les travaux parlementaires ont repris, ce mardi, comme ils s'étaient terminés en décembre, avec les accusations des libéraux envers l'opposition péquiste, jugée responsable de la détérioration du climat à l'Assemblée nationale.

En matinée, quelques heures avant la reprise de la session, le leader parlementaire du gouvernement, Jean-Marc Fournier, est passé à l'attaque, d'entrée de jeu. Il a pris la peine de rencontrer les médias pour prévenir la chef de l'opposition officielle, Pauline Marois, que la période des questions ne devait pas se transformer en «derby de démolition».

À ses yeux, donc, si la dernière session a été souvent marquée par des échanges disgracieux et musclés, avec profusion d'allégations de toutes sortes, voire d'insultes et d'injures, la cause en est l'attitude néfaste des péquistes en Chambre envers le gouvernement.

À l'occasion de la reprise, par souci d'assainir le climat, M. Fournier a donc mis en garde Mme Marois de ne pas céder à la tentation de transformer des allégations en condamnations ou en procès d'intentions, puis à mettre de côté son «instinct de tueuse».

La chef péquiste devra faire preuve de transparence en Chambre, a ajouté M. Fournier, et formuler des propositions concrètes, au lieu de se contenter de critiquer et dénigrer les gestes du gouvernement, comme elle l'a fait dans le passé, selon lui.

«Le PQ doit sortir de l'agenda caché et jouer franc-jeu avec les Québécois. La démocratie, c'est proposer, c'est construire, c'est pas un derby de démolition», a commenté M. Fournier, en point de presse.

La session parlementaire a repris en après-midi, mais seulement pour quelques semaines, en attendant que le gouvernement soit prêt à lancer une nouvelle session d'ici la fin du mois, avec un discours inaugural et l'annonce des priorités pour les prochains mois.

Comme elle l'avait fait à d'innombrables reprises durant la précédente session, Mme Marois a lancé les hostilités, en après-midi, en réclamant une commission d'enquête sur l'industrie de la construction.

Le premier ministre Jean Charest a répliqué en lui reprochant de revenir à la charge avec les même tactiques, après avoir pourtant clamé qu'il ne fallait pas porter d'accusations sans preuve.

M. Fournier a dit que les principaux projets de loi présentement à l'étude, notamment celui sur l'interdiction du voile intégral dans les services publics, devraient être rappelés dans le cadre de la nouvelle session.

«Certains pourraient être repris sous une nouvelle mouture», a-t-il dit.

Normalement, lorsqu'une session finit, les projets qui n'ont pas encore été adoptés meurent au feuilleton.

Comme les travaux parlementaires feront relâche pendant deux semaines au début du mois de mars, la nouvelle session ne prendra véritablement son élan qu'à compter du 15 mars.

Chose certaine, l'accent sera mis sur la relance économique.

«On veut parler d'économie? Parlons de la dette, parlons du déficit, parlons de la croissance des dépenses», a commenté Mme Marois, lors d'un bref point de presse, avant le début des travaux.

«Nous allons garder un ton très serein, ferme cependant, et nous allons aborder les vraies questions», a-t-elle promis.