Les syndicats ont beau demander un report, le gouvernement Charest maintient son objectif de revenir à l'équilibre budgétaire en 2013-2014. Dans le budget que le ministre Bachand présentera en mars, le couperet va donc tomber.

Québec veut limiter à 2,2% la croissance des dépenses de programmes en 2011-2012, alors qu'elle a été de 4,8% en moyenne depuis 2003. Et comme la hausse des dépenses sera de 5% dans le secteur de la santé, qui accapare près de la moitié du budget chaque année, il ne restera que des miettes pour les autres ministères. Certains subiront inévitablement des coupes importantes.

La présidente du Conseil du Trésor, Michelle Courchesne, a prévenu les réseaux de l'éducation et de la santé qu'ils devront eux aussi contribuer à la réduction des dépenses de 5,2 milliards d'ici à 2013. Elle promet toutefois que l'opération se fera «sans réduire les services à la population, sans faire mal à qui que ce soit».

La question de l'heure: le gouvernement Charest parviendra-t-il à se serrer la ceinture? En 2009-2010, il a dépassé de plus de 1 milliard de dollars (5,8% au lieu de 4,5%) ses prévisions quant à la croissance des dépenses de programmes. Et au rythme où vont les choses, les dépenses seront plus élevées que prévu pour l'année en cours.

Une nouvelle plutôt inquiétante: la reprise économique est moins vigoureuse que prévu, a signalé le ministre des Finances, Raymond Bachand, au mois de décembre. En conséquence, les déficits anticipés pour cette année et les deux suivantes ont été revus à la hausse pour s'établir à 4,6 milliards, 3,2 milliards et 1,4 milliard.