Le premier ministre Jean Charest a maintenu vendredi son intention de mettre la moitié du territoire visé par le Plan Nord à l'abri de l'exploitation industrielle.

«Le principe est le développement durable et la préservation de la biodiversité», a-t-il précisé en conférence de presse, à l'issue de la rencontre de la Table des partenaires du Plan Nord, à laquelle il participait pour la première fois.

C'était la huitième rencontre de ce groupe depuis un an. Selon Suzann Méthot, de l'Initiative boréale canadienne, un organisme de conservation, l'exercice est «très positif». «Tout le monde a commencé avec sa liste d'épicerie mais, maintenant, tout le monde comprend les enjeux des autres», dit-elle.

En parallèle, le dossier s'enrichira des travaux de la Table de concertation sur la conservation, créée récemment par le ministre du Développement durable, de l'Environnement et des Parcs (MDDEP), Pierre Arcand. Le MDDEP doit aussi produire sous peu un document sur la conservation dans la zone visée par le Plan Nord. Cette zone couvre 70% de la superficie de la province au nord du 49e parallèle, mais elle compte moins de 2% de la population.

Le gouvernement n'avait rien de concret à annoncer au sujet de ce qui promet d'être l'un des piliers de sa politique d'ici à la fin de son mandat.

Selon la ministre des Ressources naturelles et de la Faune, Nathalie Normandeau, un document politique sera lancé «au cours des prochaines semaines». «On s'emploie à penser le développement avant de l'entreprendre», dit-elle.

Vendredi, les partenaires n'ont eu droit à aucun document, ce qui en laisse plusieurs sur leur faim - notamment les dirigeants cris de la Baie-James, dont l'accord reste essentiel, a reconnu vendredi M. Charest.

«Le premier ministre a fait des déclarations très générales et a exprimé son appréciation pour tous les partenaires, et c'est un discours politique très convenable, a dit le grand chef des Cris, Matthew Coon-Come, en entrevue à La Presse. Mais nous lui avons dit qu'il y avait des problèmes sérieux avec le fait que nous étions exclus des structures décisionnelles qui se mettent en place dans la région. Nous espérons que ces problèmes seront résolus.»