Jean Charest espère qu'une nouvelle session parlementaire lui permettra de tourner la page sur son annus horribilis. Ainsi, après avoir nommé un nouveau chef de cabinet et procédé à un léger remaniement ministériel, le premier ministre a clos la semaine, vendredi, en annonçant qu'il prononcera un discours inaugural d'ici à la fin février.

Techniquement, l'Assemblée nationale est dans la même session parlementaire depuis l'arrivée au pouvoir du gouvernement Charest. Pour changer de session, il faut que le premier ministre prononce un discours inaugural. Un gouvernement en prononce habituellement deux au cours d'un mandat: l'un à son arrivée au pouvoir, et l'autre à mi-mandat.

Quand une session se termine, les projets de loi qui n'ont pas encore été adoptés meurent au feuilleton. Le gouvernement peut toutefois rappeler sans problème ceux dont il veut poursuivre l'étude. Ce pourrait être le cas, entre autres, du projet de loi sur les mines et de celui sur le financement des partis politiques.

«Tactique de diversion», dit le PQ

Les travaux de l'Assemblée nationale reprennent mardi prochain. Le PQ se demande pourquoi M. Charest veut attendre la fin du mois de février avant de prononcer son discours.

Ce hiatus «paralysera» l'Assemblée, croit le leader parlementaire du PQ, Stéphane Bédard. À son retour en Chambre, le gouvernement risque d'esquiver les questions, prévoit-il. «Il dira: attendez le discours, les réponses seront là.»

L'Assemblée nationale a pris congé le 8 décembre dernier. M. Charest a donc déjà eu deux mois pour préparer son discours. S'il prend plus de temps, c'est seulement par «stratégie partisane», estime M. Bédard.

L'ADQ n'a pas voulu réagir à la nouvelle. Son chef, Gérard Deltell, préfère entendre le discours avant de se prononcer.

Le discours portera surtout sur la reprise économique et le Plan Nord, que le gouvernement souhaite laisser en héritage aux Québécois. Ce discours «sera l'occasion de faire le point sur là où nous en sommes avec la sortie de crise, la reprise et les choix qui se présentent à l'avenir, a dit M. Charest. Ça déborde de loin l'actualité. On veut regarder 20 ans, 30 ans en avant. Le Plan Nord en est un très bon exemple. (C'est) un projet de société pour le Québec, magnifique, unique au monde.»