Même après avoir été accusée de dépenses injustifiées de plus de 700 000$ de fonds publics, l'ex-lieutenant-gouverneur du Québec, Lise Thibault, a continué de demander de l'argent au gouvernement. Il y a «quelques mois», Mme Thibault a demandé à Patrimoine Canada de lui payer ses frais d'avocat, a appris La Presse.

«En vertu des allégations qui pèsent sur elle, nous avons refusé sa demande», indique Jean-Luc Benoît, directeur des communications au Cabinet du ministre du Patrimoine canadien. Il explique qu'aucune politique n'oblige le gouvernement à payer la défense juridique d'un ex-lieutenant-gouverneur. «Nous devons évaluer cela au cas par cas», dit-il. Aucune demande n'a été faite au niveau provincial, confirme le ministère du Conseil exécutif. Comme Ottawa, Québec ne verse donc pas d'argent à Mme Thibault pour ses frais de défense.

Son avocat principal est Me Michel Massicotte, qui avait déjà défendu l'agence publicitaire BCP à l'occasion du scandale des commandites. Me Massicotte a refusé de répondre à nos questions hier.

L'ex-représentante de la reine est poursuivie au criminel. Elle est accusée sous six chefs, notamment d'abus de confiance, falsification de document et fraude. Son enquête préliminaire a commencé lundi dernier à Québec. Une ordonnance de non-publication nous empêche d'en dévoiler le contenu. Mme Thibault est passible de 5 à 14 ans de prison. Elle se dit non coupable.

Mme Thibault est aussi poursuivie au civil par Québec. On lui réclame 92 000$, dont 7000$ en leçons de ski. En septembre, Radio-Canada a révélé que Québec avait payé 85 000$ à la firme Navigant Consulting pour calculer quelle somme il pouvait réclamer à Mme Thibault.

Les vérificateurs généraux du Québec et du Canada, Renaud Lachance et Sheila Fraser, ainsi que la GRC et la Sûreté du Québec ont déjà révélé les nombreuses dépenses personnelles (repas gastronomiques, fêtes familiales, voyage de golf) que Mme Thibault refilait aux contribuables. Elle aurait entre autres facturé trois repas qui se déroulaient en même temps.