Le premier ministre Jean Charest prononcera un discours inaugural, selon le blogue de l'ex-premier ministre français Jean-Pierre Raffarin.

M. Raffarin a rencontré M. Charest la semaine dernière, alors qu'il était de passage au Québec.

Dans un compte-rendu de sa visite au caucus des députés libéraux, M. Raffarin a écrit, dimanche dernier, que M. Charest a préparé durant cette réunion son discours inaugural.

En décembre, M. Charest n'avait pas exclu un report des travaux parlementaires, pour une période à déterminer, ce qui lui permettrait d'établir de nouveaux objectifs pour son gouvernement dans un discours inaugural. Affirmant que cette option faisait partie des scénarios, M. Charest avait souligné que son gouvernement venait de franchir le cap des deux ans au pouvoir, depuis la dernière élection générale en décembre 2008.

Selon le calendrier de l'Assemblée nationale, il est prévu que les députés reviennent au parlement le 8 février.

L'attachée de presse de M. Raffarin, Cécile Ozanne, a confirmé vendredi que M. Raffarin est l'auteur des lignes portant sur les activités de M. Charest au caucus libéral, qui s'est tenu dans la région de Québec la semaine dernière.

Le bureau de M. Charest a pour sa part répété qu'il n'y aura pas de discours inaugural à la rentrée mais n'a pas exclu la possibilité qu'il y en ait un au cours de la session.

«Il n'y aura pas de discours inaugural le 8 février. Le premier ministre garde ses options et n'a pas pris de décision pour la suite des choses», a indiqué Hugo D'Amours, attaché de presse de M. Charest.

La prorogation d'une session est une prérogative du gouvernement qui entraîne la dissolution de toute commission spéciale et l'annulation de tout projet de loi qui n'a pas été adopté.

Avant de clore les travaux, les députés peuvent cependant adopter une motion qui permet de poursuivre certains mandats à la session suivante.

Dans une entrée datée du 23 janvier dernier, M. Raffarin fait état sur son blogue des rencontres qu'il a eues lors de son passage de cinq jours au Québec, notamment avec M. Charest.

L'ex-premier ministre français, qui est maintenant sénateur, expose notamment les thèmes du discours inaugural sans toutefois donner de signes quant à la date de sa lecture.

«Jean Charest a préparé avec son caucus son discours inaugural, chez nous le discours de politique générale, écrit-il. L'ambiance était celle de la mobilisation: déficit zéro, grands projets dont «le plan Nord» (avec visite de François Fillon), équipements de santé, résultats économiques.»

Au bureau du sénateur Raffarin, à Paris, Mme Ozanne a affirmé que M. Raffarin a rédigé ces lignes après son retour en France, dimanche dernier, et qu'il y a consigné «impressions et observations».

«Ce qui sort sur le blogue est validé par lui, a-t-elle dit. Tout ça, c'est lui qui l'a écrit, le lendemain de son arrivée en France. Ce sont ses impressions glanées au Québec.»

Outre sa rencontre avec M. Charest, M. Raffarin expose aussi ses impressions à la suite d'une rencontre avec la chef péquiste Pauline Marois, qui se soumettra à un vote de confiance lors d'un congrès au printemps prochain.

«Mme Marois ne veut pas vendre la peau de l'ours, écrit-il. Elle prépare le rendez-vous de son parti en avril 2011, préalable à toute perspective. En multipliant ses interventions toutes les fins de semaine devant son parti, le travail de préparation se veut professionnel. Le ton est serein.»

Le leader parlementaire péquiste Stéphane Bédard a accusé le gouvernement d'opter pour la prorogation afin de faire oublier à la population son bilan.

«C'est sûr que M. Charest va demander à tous les Québécois de faire de l'amnésie», a affirmé M. Bédard lors d'une entrevue téléphonique.

«Il va dire: «J'ai compris, ça fait sept ans que je n'écoute pas et que je dis le contraire de ce que je fais, maintenant vous allez voir, pour les deux dernières années (du mandat) j'ai enfin compris.» Je ne pense pas que ça donnera un très bon résultat.»