L'opposition péquiste s'inquiète de l'effet que pourrait avoir l'exercice de moyens de pression par les procureurs de la Couronne sur l'opération Marteau.



Interrogée jeudi à l'occasion du caucus des députés péquistes pour préparer la rentrée parlementaire, la porte-parole de l'opposition pour les dossiers de justice, Véronique Hivon, a dénoncé «l'immobilisme et le manque de leadership» du ministre de la Justice devant le litige avec les procureurs de la Couronne.

Ceux-ci négocient avec le gouvernement pour tenter de renouveler leur convention collective. Ils accusent depuis des années un retard salarial face à leurs collègues du reste du Canada. De plus, les procureurs se disent débordés de travail à cause d'un manque d'effectifs, ce qui cause déjà des retards dans le processus judiciaire.

Le 22 janvier dernier, les procureurs ont voté à l'unanimité en faveur de moyens de pression pouvant aller jusqu'à la grève générale illimitée, à être déclenchée au moment jugé opportun.

Or, leurs moyens de pression pourraient causer d'autres retards à l'opération Marteau, qui tarde déjà à produire des arrestations dans le milieu de la construction.

«Déjà on voit qu'il n'y a pas de résultats (avec l'opération Marteau). Déjà, avant Noël, on nous a dit «soyez patients, les résultats sont imminents; ça s'en vient'. Et là, ce qu'on apprend, c'est que s'il y a grève, tout ça tombe et c'est la paralysie pour Marteau. Non seulement pas de commission d'enquête, mais pas de résultats avec Marteau», a protesté Mme Hivon.

La députée péquiste a invité le ministre Jean-Marc Fournier à donner au moins un signal clair qu'il accorde de la valeur au travail des procureurs de la Couronne et à négocier en conséquence avec eux.

«On peut considérer qu'avec moins d'un pour cent du budget du Québec qui est dévolu à la Justice en ce moment, on peut se demander c'est quoi le signal qui est envoyé aux Québécois sur l'importance du respect du système judiciaire au Québec», a tonné la députée Hivon.

L'opération Marteau est coordonnée par la Sûreté du Québec, avec l'aide de policiers de Montréal, Laval et Longueuil. Lors de l'annonce de sa mise en place, le ministère de la Sécurité publique avait indiqué qu'elle visait à «rétablir la confiance du public à l'égard du processus d'octroi de contrats publics et à assurer la libre concurrence des marchés».