Le Québec tarde à se doter d'une politique nationale visant à assurer la même qualité de services ambulanciers dans toutes les régions.

C'est ce qu'a déploré, mercredi, le chef de l'Action démocratique (ADQ), Gérard Deltell, en réclamant au ministre de la Santé, Yves Bolduc, une intervention rapide pour remédier à ce problème.

En conférence de presse, M. Deltell a rappelé qu'en 2010 seulement une dizaine de personnes avaient perdu la vie, faute d'avoir eu accès à une ambulance dans un délai raisonnable.

«Arrêtons de réfléchir. Agissons. Les études sont là. Les démonstrations ont été faites. Pourquoi attendre un rapport?», a plaidé M. Deltell, en conférence de presse.

Plus tôt, en Chambre, le ministre Bolduc avait répliqué aux demandes de son collègue adéquiste en disant qu'il attendait un rapport de l'Agence d'évaluation des technologies en santé avant de prendre des décisions dans ce dossier.

M. Deltell a noté que le problème était pourtant connu depuis longtemps et que, pendant ce temps, les rapports du coroner incriminants s'accumulaient sur le bureau du ministre.

Au cours des cinq dernières années, on a compté pas moins de sept rapports de coroners alléguant que Québec «devrait agir différemment en matière de services pré-hospitaliers», a dit le chef adéquiste.

Selon lui, cela fait déjà cinq ans que le gouvernement planche sur un projet de politique en ce domaine, sans jamais aboutir.

«Et pendant que le gouvernement réfléchit et manufacture les papiers, il y a des gens qui souffrent, il y a des gens qui meurent», a-t-il relaté, en citant deux cas.

Aux yeux du ministre Bolduc, cependant, «si on veut être rigoureux avant de faire un grand déploiement à travers le Québec, il faut attendre le rapport final et évaluer, et négocier, également, les conditions de travail» des ambulanciers.

Il a rappelé qu'il se faisait 600 000 transports ambulanciers par année au Québec et a dit qu'il n'y avait pas lieu de «sortir chacune des petites exceptions» à la qualité du service.