Citant les défusions municipales, le CHUM, l'Îlot Voyageur et l'achat de nouveau wagons de métro, Pauline Marois a blâmé le gouvernement Charest, samedi, pour la morosité qui afflige, selon elle, la ville de Montréal.

Dans le cadre du discours de clôture d'un colloque partisan portant sur l'avenir de Montréal, la chef du Parti québécois a très vivement condamné la vision qu'ont ses opposants libéraux du développement de la plus grande ville francophone en Amérique du Nord.

Toute la journée, les militants ont débattu de la question montréalaise à travers trois thèmes: la congestion routière, la qualité de vie des citadins et le rayonnement international de la ville.

Selon la chef du PQ, il s'agit d'une rencontre destinée à préparer sa formation politique à passer à l'action dans ce domaine après sa prise du pouvoir.

La leader souverainiste en a aussi profité pour réitérer sa promesse de lancer une commission d'enquête publique sur l'industrie de la construction, en réponse à des scandales qui, selon elle, freinent le développement de la métropole québécoise.

Montréal profitera d'un nouvel élan sous un gouvernement péquiste, a promis Mme Marois, avant de rappeler six grands engagements de son parti. Électrification des transports en commun et prolongement du métro vers l'est de l'île sont à l'ordre du jour, entre autres.

«Il faut décongestionner Montréal. Le problème a atteint un niveau cauchemardesque pour bien des gens», a-t-elle regretté.

«Après des années et des milliards en investissement, la congestion routière est actuellement pire que jamais. Il faut prendre un virage et donner la priorité au développement des transports collectifs. Il s'agit d'investissements majeurs et nous allons les faire. Pas seulement dans l'asphalte et dans les ponceaux.»

Pauline Marois a aussi déploré le départ de plusieurs familles, surtout jeunes, qui quittent l'île de Montréal pour habiter en banlieue. Selon elle, il s'agit de l'une des principales raisons expliquant le recul de la langue française dans la ville.

Pour lutter contre le phénomène, Mme Marois a dit souhaiter une amélioration concrète des services publics de base sur l'île.

«C'est ce que nous prévoyons faire en éducation, des services de garde jusqu'aux universités», a-t-elle lancé, avant de préciser que le système d'éducation privé devra absorber une plus grande part du «fardeau» qui repose actuellement sur les écoles publiques, lors d'une éventuelle prise de pouvoir par le Parti québécois.

Toujours pour lutter contre l'exil des jeunes familles vers les banlieues, la chef souverainiste s'est engagée à améliorer les soins de santé de première ligne en créant un système de financement des hôpitaux axé vers les résultats et en accélérant l'implantation des «super-infirmières».