Le programme de François Legault est chamboulé par le refus de Joseph Facal de se joindre à son mouvement politique. Une première sortie publique avant les Fêtes est maintenant «incertaine».

Joseph Facal a annoncé hier qu'il ne se joindra pas au mouvement de centre droit que veut lancer François Legault. Cette décision a «surpris» et «déçu» le clan Legault.

«Nous partageons plusieurs points de vue, mais nous ne faisons pas la même lecture de ce qu'il convient de faire à l'heure actuelle», a écrit M. Facal dans le Journal de Montréal, dont les employés sont en lock-out depuis le 24 janvier 2009.

L'ancien ministre péquiste affirme que son «analyse générale du Québec actuel n'a pas changé d'un poil (...) La souveraineté reste souhaitable, mais je ne crois pas qu'un référendum gagnant soit possible à court terme, à moins d'événements imprévisibles. Il est contre-productif de prétendre le contraire».

Selon lui, «dans l'immédiat, le meilleur service à rendre au Québec est de s'attaquer à des chantiers devenus pressants: les finances publiques, l'éducation, l'identité et, malheureusement, l'éthique publique».

Joseph Facal a fait part de sa décision à M.Legault jeudi. «Ça nous a vraiment pris de court», dit-on dans son entourage. M.Facal faisait partie du noyau de ce mouvement en gestation, qui compte environ une quinzaine de personnalités. «Il était dans le coup», insiste-t-on. «Le fait qu'il se retire change le calendrier» de M.Legault, mais «la volonté de former un mouvement est toujours là».

Un mouvement favorable aux libéraux ?

La première sortie publique pourrait bien ne pas avoir lieu avant les Fêtes. Notons que la publication d'un manifeste était prévue à l'origine en octobre.

Joseph Facal appréhendait la transformation du mouvement en parti politique, une éventualité que n'écarte pas François Legault. «Sa crainte, c'était la division du vote francophone, affirme une source proche de M.Legault. Il disait que ça permettrait aux libéraux de rester au pouvoir éternellement.» Le clan Legault réplique que «les Québécois sont déjà divisés, et le défi est de les rassembler».