La chef du Parti québécois (PQ), Pauline Marois, se demande si le Parti libéral du Québec (PLQ) et son chef souffrent d'aveuglement ou s'ils sont plutôt inquiets par les liens qui pourraient être découverts entre le PLQ, ses donateurs et l'industrie de la construction au cours d'une éventuelle commission d'enquête sur cette industrie.

Pour forcer la main au premier ministre, un militant libéral a tenté de provoquer un débat visant à amener le parti à se prononcer en faveur de la tenue d'une commission d'enquête sur la construction, samedi, au conseil général du Parti libéral, à Lévis. Il n'a toutefois trouvé personne parmi les 600 délégués présents pour le seconder.

En entrevue à La Presse Canadienne, samedi, Mme Marois a dit s'inquiéter de cette situation vécue au PLQ, signe, selon elle, que l'on a à soulever encore plus de questions sur leurs liens possibles avec l'industrie de la construction. La députée de Charlevoix soulignant que 80 % des Québécois réclament une enquête dans ce secteur d'activité.

La chef péquiste a ajouté que «le gouvernement est complètent irresponsable en agissant contre le souhait commun des partis de l'opposition, de la population, de regroupements de policiers et de la Fédération québécoise des municipalités» qui souhaitent tous qu'il y ait une commission d'enquête sur ce sujet.

Mme Marois avoue ignorer «jusqu'où M. Charest va s'enfoncer dans le déni» avant de vouloir vérifier le niveau de corruption dans le secteur de la construction.

À l'ouverture du conseil général de son parti, vendredi soir, Jean Charest a prédit que les Québécois ne voudront jamais confier le pouvoir à Pauline Marois. La principale intéressée rétorque qu'elle le trouve très présomptueux de décider à la place de la population de qui sera son prochain chef de gouvernement. Elle considère que la premier ministre fait ainsi preuve d'arrogance et d'un profond manque de respect de la démocratie et de la population québécoise qui, selon elle, saura faire les bons choix.

Durant ce même discours, M. Charest a vanté le bilan économique de son gouvernement et a prétendu que la chef péquiste n'avait pas protégé les plus vulnérables lors de son passage au gouvernement lors de la décennie précédente. Selon lui, la planète péquiste est aussi la seule à ne pas se préoccuper de l'économie.

Pauline Marois prétend ne pas avoir de leçons à recevoir de la part de Jean Charest puisqu'elle affirme que c'est elle qui a mis en place le plus grand programme de lutte contre la pauvreté des familles et des enfants, en l'occurrence, le programme de services de garde à la petite enfance et les congés parentaux.

En ce qui attrait au manque d'intérêt péquiste envers l'économie, la leader souverainiste soutient que l'actuel gouvernement libéral vient d'enfoncer le Québec dans le pire endettement de son histoire. Elle dit qu'il a créé des emplois à crédit alors que les meilleures performances économiques ont été réalisées sous les gouvernements du Parti québécois précédents alors que les finances publiques étaient assainies en même temps.