Le premier ministre Jean Charest a soutenu jeudi que l'opposition péquiste mine la crédibilité des institutions et nuit au Québec en associant les députés libéraux aux pratiques mafieuses dans la construction.

En Chambre, M. Charest a accusé la chef péquiste Pauline Marois de relier injustement son gouvernement au crime organisé.

Le premier ministre a rappelé qu'au cours des derniers mois, son gouvernement a mobilisé plusieurs ressources pour répondre aux allégations de malversations et de collusion dans le secteur de la construction.

Selon M. Charest, Mme Marois commet un geste très grave en accusant les libéraux d'être complices des pratiques mafieuses dans la construction, qui ont été confirmées cette semaine par la Sûreté du Québec.

«Elle pense peut-être faire des gains politiques à court terme en employant une tactique comme celle-là, sauf que je réitère que, si elle pense vouloir servir les intérêts des Québécois, ses institutions, qu'elle va malheureusement découvrir qu'il y a de très graves conséquences à s'attaquer comme ça aux institutions», a-t-il déclaré lors de la période des questions.

Mercredi, le député péquiste Stéphane Bergeron a déclaré qu'en refusant une enquête publique sur la construction et le financement des partis politiques, les libéraux sont complices des pratiques mafieuses constatées dans cette industrie.

Citant les constats du chef d'une escouade de la SQ spécialement mandatée par le gouvernement, sur les liens entre la mafia et la construction, Mme Marois a lancé à M. Charest qu'il nie l'évidence en qualifiant ces faits d'allégations.

Selon Mme Marois, le crime organisé s'est introduit dans l'octroi de contrats publics et cela nécessite de mandater une enquête publique.

«Alors que le premier ministre, lui, parle d'allégations, le responsable de l'opération Marteau, lui, dit qu'il y a de la collusion dans l'octroi des contrats, a dit Mme Marois. Qu'est-ce que le premier ministre attend pour s'attaquer à la racine du mal et, oui, convoquer une commission d'enquête publique?»