C'est connu: le gouvernement Charest compte déposer bientôt une politique plus musclée pour contrôler les grands projets informatiques, qui engloutissent actuellement 2,6 milliards de dollars par année.

Ce qui n'est pas connu, c'est que cette décision n'est pas le fruit du hasard. D'ici un mois, le Vérificateur général devrait publier un rapport peu flatteur sur la gestion des projets informatiques sous le gouvernement Charest.

Le bureau du vérificateur Renaud Lachance avait levé le voile sur une longue liste de dérapages coûteux en la matière. Des centaines de millions ont été engloutis inutilement dans les projets du Dossier santé Québec, de la Commission de la santé et de la sécurité du travail (CSST) et de la Commission administrative des régimes de retraite (CARRA). La situation est aussi inquiétante dans d'autres secteurs, en particulier au ministère de la Justice, indique-t-on dans les coulisses.

Denis Jean, secrétaire du Conseil du Trésor, a récemment été nommé responsable des «ressources informationnelles», à titre de directeur général des technologies de l'information, un poste qu'occupait jusqu'ici Diane Jean, la sous-ministre responsable des services partagés.

À Québec, on s'attend à ce que la nouvelle politique gouvernementale étende aux réseaux de l'Éducation et de la Santé, les contrôles auxquels sont actuellement assujettis les ministères dans le cheminement de leurs projets informatiques.

Après que de nombreux projets problématiques eurent fait les manchettes, Québec avait décidé de donner un tour de vis, le printemps dernier, avec une nouvelle «directive sur la gestion des ressources informationnelles». On y prévoit que les ministères et organismes devront, à la fin de chaque année financière, transmettent au Conseil du Trésor le plan triennal de leurs projets et de leurs activités en informatique.

Le Trésor se réserve un droit de veto sur tous les projets de plus de 1 million de dollars pour l'ensemble de leurs phases. Pour les projets moins coûteux, le feu vert du Trésor est aussi requis s'ils touchent l'internet ou constituent de nouvelles phases de projets existants.