À la remorque des grands collecteurs de fonds, le gouvernement Charest abandonne à leur sort les femmes et les citoyens les plus pauvres, selon Françoise David, de Québec solidaire.

La coleader de la formation politique de gauche a dénoncé jeudi le rejet par les députés libéraux et adéquistes d'une motion présentée à l'Assemblée nationale appuyant les revendications des militantes de la Marche mondiale des femmes.

«Quand il s'agit des femmes, quand il s'agit des personnes pauvres, quand il s'agit des simples citoyens, ce gouvernement n'a pas d'argent», a fulminé Mme David, en point de presse aux côtés de l'autre leader de Québec solidaire, Amir Khadir.

Ancienne présidente de la Fédération des femmes du Québec (FFQ), Françoise David estime que le refus des libéraux d'appuyer la motion témoigne du peu d'empathie du gouvernement Charest à l'égard des citoyens ordinaires.

Avec 40 milliards $ de fonds publics investis en travaux d'infrastructure, le gouvernement libéral, selon elle, est beaucoup plus prompt à réaliser les souhaits de ses richissimes alliés constructeurs d'autoroutes et de barrages.

«Quand il s'agit des amis du parti et qu'on constate des dépassements de coûts, qu'on construit des grands barrages et des minicentrales qui ne servent à rien puisqu'on est déjà en surplus d'électricité, ah! bien, là, le gouvernement a beaucoup d'argent», a-t-elle soutenu.

La motion déposée par le député Khadir demandait que le gouvernement protège «l'accessibilité, l'universalité et la qualité de l'ensemble des services publics, notamment le réseau de santé et de services sociaux et le réseau de l'éducation, afin de contrer l'impact négatif que leur privatisation, leur tarification et leur sous-financement ont sur le droit des femmes à l'égalité et sur la solidarité sociale au Québec».

En rejetant cet appel, les libéraux accréditent la thèse selon laquelle l'intérêt public ne fait pas le poids devant les intérêts des collecteurs de fonds comme Franco Fava et Charles Rondeau, a souligné pour sa part M. Khadir.

«Ces personnes-là vont prendre des décisions au nom du Québec avec l'argent du public mais pas nécessairement en fonction des choix démocratiques (...) On a raison de s'inquiéter de la qualité, de la transparence et de la probité des décisions qui sont prises», a-t-il dit.

Seuls les députés péquistes ont appuyé la motion de Québec solidaire. Outre le PLQ et l'ADQ, les députés indépendants Éric Caire et Marc Picard se sont aussi rangés dans le camp opposé.