L'opposition péquiste a réclamé en vain, mercredi, la tenue d'une commission parlementaire pour déterminer si Jean Charest a menti à la Chambre en s'immisçant dans le mégaprocès des Hells Angels en 2003.

La requête du Parti québécois faisait suite au témoignage de Marc Bellemare devant la commission Bastarache sur la nomination des juges.

Dans sa déposition, l'ancien ministre de la Justice et Procureur général a révélé que le conseiller politique Denis Roy était intervenu auprès de lui relativement au mégaprocès à l'automne 2003, à la demande de Stéphane Bertrand, ancien chef de cabinet du premier ministre Jean Charest.

Or, en octobre de la même année, à l'Assemblée nationale, le premier ministre Charest avait déclaré de manière catégorique que ni lui ni personne de son cabinet n'était intervenu dans ce dossier judiciaire.

Par respect des institutions et en vertu du principe de la non-ingérence du pouvoir politique sur le judiciaire, le premier ministre doit rendre des comptes, a affirmé le leader parlementaire de l'opposition officielle, Stéphane Bédard, en point de presse.

M. Bédard a dit vouloir laisser une dernière chance au premier ministre d'expliquer sa conduite dans cette affaire.

Quoi qu'il en soit, l'intervention du premier ministre dans le cadre d'un procès entraînerait une conséquence funeste pour la suite de sa carrière, a prévenu M. Bédard.

En Chambre, le leader parlementaire du gouvernement, Jean-Marc Fournier, a martelé qu'il n'y avait pas eu de pression politique dans ce dossier mais qu'un attaché politique avait prodigué de simples «conseils».

La motion demandant la tenue de la commission parlementaire a toutefois été battue, mercredi en fin d'après-midi.