De retour d'un voyage en Catalogne, Pauline Marois croit que le Parti québécois (PQ) devrait s'inspirer des succès de cette région autonome d'Espagne tout en continuant de revendiquer l'indépendance pleine et entière du Québec.

La chef du Parti québécois était l'invitée, les 10 et 11 septembre derniers, de Joan Puigcercòs, le président d'Esquerra Republicana de Catalunya (ERC), un parti indépendantiste.

Au cours de son séjour, Mme Marois a notamment rencontré les représentants des partis membres de la coalition gouvernementale. Elle a également participé aux célébrations officielles entourant la fête nationale de la Catalogne, célébrée le 11 septembre.

L'invitation reçue par Mme Marois faisait suite à une lettre envoyée en juillet aux chefs des partis et du gouvernement de la Catalogne. La chef de l'opposition leur avait alors lancé un message de solidarité à la suite de la décision du tribunal constitutionnel de remettre en question le statut d'autonomie élargie de la Catalogne.

Plus d'un million de personnes s'étaient alors rassemblées dans les rues de Barcelone pour réclamer une plus grande autonomie de la Catalogne.

«Quand un peuple s'engage pour avoir plus de pouvoirs, c'est important qu'on leur démontre notre appui», a expliqué Mme Marois en entrevue téléphonique.

L'expérience catalane peut également être riche en enseignements pour le Québec, a ajouté la chef du PQ.

«Comme le Québec cherche à avoir tous les pouvoirs, c'est intéressant de voir la façon dont (d'autres peuples) évoluent, la façon dont ils s'y prennent pour négocier avec l'État central ou encore pour recevoir l'appui de la population», a-t-elle spécifié.

Même si la chef du PQ reconnaît que la voie de l'autonomie privilégiée par la Catalogne lui a permis de rapatrier davantage de pouvoirs que le Québec qui réclame la souveraineté, elle maintient qu'elle n'a pas l'intention de «s'arrêter en route».

C'est un exemple à regarder, mais pas nécessairement un modèle à suivre, a-t-elle souligné.

«C'est intéressant de voir qu'ils ont réussi à obtenir plus de pouvoirs, a expliqué Mme Marois. Nous, ce qu'on dit, c'est que jusqu'à ce qu'on soit souverain, c'est évident qu'on va emprunter cette voie pour nous assurer au moins que le Québec ne recule pas et garde toutes ses portes ouvertes pour obtenir la souveraineté.»

Mme Marois maintient que si le PQ prend le pouvoir, il tiendra un référendum. Mais puisqu'un troisième référendum «comporte des risques», la chef souverainiste est déterminée à attendre que les appuis dans la population grandissent en faveur du projet.

«On se fixe un objectif, c'est la souveraineté du Québec, on adopte un moyen, c'est la tenue d'un référendum. Mais pour la stratégie, nous nous gardons la responsabilité de cette dimension-là, ainsi que de la prise de décision», a conclu Mme Marois.