Les porte-parole de Québec solidaire, Françoise David et Amir Khadir, ont demandé hier à l'escouade Marteau d'enquêter sur des dons politiques de près de 400 000$ faits par les employés de quatre firmes de génie-conseil en 2008.

Ils ont remis des documents à la division de la Sûreté du Québec chargée de faire la lumière sur la corruption dans le milieu de la construction. Plus de 120 employés d'Axor, de SNC-Lavalin, de CIMA» et de BPR seraient visés par les documents, une version étoffée du dossier que Québec solidaire avait présenté en mars.

«Nous demandons à la Sûreté du Québec de mener une véritable enquête de nature criminelle avec tous les moyens qu'elle a à sa disposition pour établir les faits», a dit le député de Mercier, Amir Khadir, devant le quartier général de la SQ. «Quand vous obtenez des faveurs, des nominations, des contrats publics en échange de financement illégal, c'est criminel», a-t-il ajouté.

Les porte-parole de Québec solidaire ont redemandé la mise sur pied d'une commission d'enquête publique. «Si on s'adresse à la SQ, c'est bien sûr faute d'avoir cette enquête publique que tout le monde réclame depuis un an», a précisé Mme David.

Les nouveaux éléments au dossier concernent principalement Axor et CIMA". Les noms de 10 employés d'Axor ont été ajoutés à la liste des donateurs potentiels, mais ils n'ont pas été révélés aux médias. Axor a refusé de commenter l'affaire, mais une porte-parole a précisé que le groupe continuerait de collaborer «avec ouverture et transparence».

Au mois d'août, Axor Experts-Conseils, Groupe Axor et Axor Construction Canada ont reconnu avoir utilisé des prête-noms pour donner plus de 150 000$ au Parti libéral, au Parti québécois et à l'Action démocratique du Québec. Ils ont été condamnés à près de 88 000$ d'amende. Le Directeur général des élections avait entrepris une enquête après que Québec solidaire lui eut remis un dossier, au mois de mars.

Pierre Moreau, whip en chef du gouvernement et député de Châteauguay, a accusé Québec solidaire de faire de la «politique-spectacle» en remettant ses documents devant les médias. «Nous encourageons tous les citoyens à se rendre à l'escouade Marteau, mais pas à transformer cela en spectacle pour se faire du capital politique», a-t-il dit.

Les porte-parole de SNC-Lavalin et de BPR ont répété hier qu'elles n'avaient jamais contrevenu aux règles de financement des partis politiques. CIMA" n'a pas rappelé La Presse.