L'image des juges a souffert des allégations de Marc Bellemare sur le processus qui mène à leur nomination. Plus de la moitié des répondants de l'enquête Angus Reid estiment qu'ils sont nommés grâce à leurs affinités politiques. Et ce, même si une grande majorité se dit satisfaite de leur travail.

Quelque 55% des personnes sondées du 10 au 12 août estiment que les juges sont nommés parce qu'ils ont des liens avec le parti politique au pouvoir. À peine 22% croient qu'ils sont nommés à la magistrature grâce à leurs qualités professionnelles.

Selon le vice-président d'Angus Reid, Jaideep Mukerji, c'est la preuve que les allégations de l'ex-ministre sur la nomination des juges ont fait mouche dans l'opinion publique.

«On voit que les juges ont une cote de satisfaction de 13 points inférieure aux docteurs et aux policiers, qui ont aussi connu leur lot de controverses, constate-t-il. Cela montre que l'image des juges, quoique encore bonne, a été remise en question.» Les deux tiers des 804 personnes interrogées estiment que le travail des juges est «bon», voire «excellent». Leur cote de popularité dépasse largement celle des politiciens, dont à peine 23% des répondants se disent satisfaits.

Malgré tout, la cote de satisfaction à l'égard des juges est moins élevée que celle des policiers (80%) et des médecins (91%).

Marc Bellemare affirme qu'il a nommé des juges après avoir subi des pressions de la part d'un entrepreneur en construction qui versait d'importantes sommes d'argent comptant à la caisse libérale. Au printemps, le gouvernement Charest a institué une commission d'enquête, la commission Bastarache, pour faire la lumière sur ces déclarations.

M. Bellemare a tenté de faire suspendre les travaux de la commission, mais il y a renoncé cette semaine. Il se présentera donc en audience le 24 août.

Par ailleurs, M. Bellemare n'aura pas à se présenter devant le Directeur général des élections (DGE) le 20 août, comme l'exigeait sa sommation à comparaître. Son avocat, Me Jean-François Bertrand, s'est entendu avec la procureure du DGE, Me Lucie Fiset, pour reporter après le 30 août une éventuelle comparution.

- Avec La Presse Canadienne