Le Directeur général des élections (DGE) doit servir d'intermédiaire entre les partis politiques et leurs donateurs, estime le président des jeunes libéraux, Julien Gagnon. C'est l'une des propositions dont la Commission-Jeunesse du PLQ discutera à son congrès annuel, ce week-end, avec l'objectif de restaurer la confiance des Québécois à l'égard de la politique.

La démocratie québécoise est «malade de cynisme», estime le président de l'aile jeunesse du PLQ. Pour remédier au problème, l'organisme proposera en congrès une série de mesures pour resserrer l'éthique dans le monde politique.

«Il faut chercher une façon de redonner envie de la politique à l'ensemble des citoyens, aux jeunes en particulier, estime Julien Gagnon. C'est un chantier urgent contre le cynisme.»

Les jeunes libéraux souhaitent en outre que le DGE collecte les dons aux partis politiques et qu'il les leur verse après en avoir vérifié la légalité. Ils souhaitent aussi éliminer les dons en argent comptant de plus de 20$. Et pour empêcher les entreprises de financer les formations politiques, ils suggèrent d'augmenter les pouvoirs d'enquête du DGE.

Ces propositions surviennent après une session parlementaire particulièrement houleuse à Québec. Le gouvernement Charest a été placé sur la défensive pour son refus d'ouvrir une enquête publique sur l'industrie de la construction. L'opposition l'a aussi accusé de favoritisme dans l'attribution des permis de garderie. L'ancien ministre Marc Bellemare a remis en cause l'honnêteté des dirigeants du PLQ et le processus de nomination des juges. Enfin, le ministre Tony Tomassi a été congédié pour avoir utilisé une carte de crédit de la firme BCIA.

Questionné à savoir si le gouvernement libéral n'est pas lui-même responsable du désabusement de la population, Julien Gagnon rétorque que les propositions de la Commission-Jeunesse s'adressent à tous les partis politiques.

«Il y a une responsabilité partagée et c'est clair que le Parti libéral, dans ce contexte, a une responsabilité dans l'assainissement du climat politique à l'Assemblée nationale pour rétablir la confiance des gens à l'égard de la classe politique», a-t-il toutefois indiqué.

Des échanges plus francs

En plus de resserrer les règles du financement politique, les jeunes libéraux veulent mettre fin au ton acrimonieux qui a régné à l'Assemblée nationale lors de la dernière session parlementaire. Pour ce faire, ils veulent modifier les règles qui régissent la période de questions quotidienne.

Selon une proposition qui sera débattue en fin de semaine, les partis de l'opposition adresseraient leurs questions au gouvernement 12 heures à l'avance. En contrepartie, les membres du gouvernement seraient tenus d'y répondre sans détour, sous peine de sanctions. Et le président de l'Assemblée nationale verrait ses pouvoirs augmentés pour faire régner l'ordre dans le salon Bleu.

Les délégués de la Commission-Jeunesse débattront aussi de propositions sur l'accessibilité du système de justice, en particulier pour les plus démunis. Ils discuteront aussi d'une proposition qui vise la création du titre de journaliste professionnel afin d'encadrer les travailleurs de l'information.