La nouvelle ministre de l'Éducation entend faire ses devoirs et ensuite faire du terrain. Line Beauchamp veut visiter les classes, rencontrer les élèves, les enseignants, le personnel de soutien, bref, tout le milieu de l'enseignement.

«Je suis au diapason avec le monde de l'éducation, a-t-elle expliqué à La Presse. C'est une rentrée scolaire pour moi aussi. J'ai des devoirs et de la lecture à faire, et je n'ai pas peur de l'avouer: je ressens de la nervosité et de l'anxiété.»

Line Beauchamp a l'intention de poursuivre le travail accompli par celle qui l'a précédée. Elle entend aller de l'avant avec le grand forum sur l'éducation, un «rendez-vous incontournable», dit-elle. Mais pas question de dévoiler ses priorités. «Il est trop tôt pour les nommer, ce serait irresponsable», estime-t-elle.

À ce chapitre, la ministre n'est pas sans savoir que les attentes sont grandes. Jean Charest avait à peine annoncé sa nomination, hier matin, qu'elle était déjà interpellée de toutes parts.

La présidente de la Fédération des commissions scolaires du Québec (FCSQ), Josée Bouchard, veut quant à elle rencontrer Line Beauchamp pour discuter «démocratie scolaire».

«J'ai cru jusqu'à la dernière minute que Michelle Courchesne pourrait conserver l'Éducation puisqu'elle a toujours su convaincre Jean Charest. Mais c'est un poste de responsabilité où il y a beaucoup de mouvement. Je ne suis donc pas surprise. La priorité que la nouvelle ministre devrait mettre de l'avant, c'est le maintien de nos commissions scolaires avec des commissaires élus.»

Réjean Parent, président de la Centrale des syndicats du Québec (CSQ), indique que Line Beauchamp n'est pas un «moins pour l'éducation, c'est une ministre expérimentée».

«On espère qu'elle continuera le travail de Michelle Courchesne avec le forum, selon trois grandes priorités: les enfants en difficulté, l'adéquation entre les besoins de main-d'oeuvre et la formation, de même qu'un grand chantier sur les universités de demain.»

Yves Bolduc, le «bouc émissaire»

Dans le milieu de la santé, le président-directeur général du Collège des médecins, le Dr Yves Lamontagne, s'est porté à la défense d'Yves Bolduc, reconduit dans ses fonctions de ministre de la Santé.

«J'ai connu cinq ministres de la Santé, dont deux médecins, et je ne me suis jamais aussi bien entendu avec un ministre, explique le Dr Lamontagne. Malheureusement, il est le bouc émissaire de l'opposition. Ce n'est pas vrai que ce n'est qu'un gars de dossiers, c'est aussi un gars de terrain. Il a un problème d'image mais, vous savez, certaines personnes ont une belle image mais pas de tête.»

À la Fédération des médecins omnipraticiens du Québec (FMOQ), dont les membres du conseil d'administration sont actuellement en réunion d'orientation, on est soulagé: «On n'aura pas à tout recommencer, à répéter, à réexpliquer, ce qui aurait repoussé les décisions, a expliqué le Dr Louis Godin, président de la FMOQ. On arrive à l'étape ultime de nos négociations après presque deux ans de travail. Il y a urgence. Nos priorités sont la rémunération des médecins, l'organisation et le soutien à la médecine. Et on veut des résultats cet automne.»

Le Dr Gaétan Barrette, de la Fédération des médecins spécialistes du Québec, a préféré ne pas commenter l'annonce. Du côté de la Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec (FIQ), le vice-président, Daniel Gilbert, n'a pas caché sa déception: «C'est peut-être un bon gestionnaire, mais il n'a pas amélioré les choses. On a les mêmes problèmes dans les urgences, les mêmes problèmes de pénurie. Ce n'est pas parce qu'il est médecin qu'il est conscient de tous les enjeux.»