L'Association des policières et des policiers provinciaux du Québec (APPQ) voit d'un bon oeil la nomination de Robert Dutil comme ministre de la Sécurité publique. Le syndicat souhaite que l'arrivée de ce politicien d'expérience insuffle un vent nouveau dans les négociations sur le prochain contrat de travail des 5000 policiers de la Sûreté du Québec (SQ), échu depuis mars dernier.

Les rapports entre l'APPQ et le prédécesseur de M. Dutil, Jacques Dupuis, se seraient refroidis dans les derniers mois. Le président de l'APPQ, Jean-Guy Dagenais, affirme que les relations du syndicat avec l'ex-ministre étaient passées de «conviviales» à «polies», notamment après qu'il se fut prononcé en faveur d'une enquête publique sur les allégations de corruption dans le monde de la construction.

«Nous n'avons pas l'impression que nous allons repartir à zéro parce que beaucoup de gens de l'entourage du ministre vont rester les mêmes», a affirmé hier M. Dagenais lors d'une entrevue téléphonique. «On s'attend à recevoir une bonne écoute. On espère faire avancer les dossiers un peu plus rapidement et avoir une vision nouvelle de sa part... La confiance est là.»

Les négociations entourant la prochaine convention collective achoppent principalement sur la question salariale.

M. Dagenais espère par ailleurs que le ministre Dutil fera tomber le moratoire imposé en octobre 2009 par l'ex-ministre Dupuis sur la modification du territoire desservi par la SQ. Le syndicat souhaite y intégrer des municipalités de 100 000 habitants et moins. La création d'une escouade spécialisée dans les enlèvements et les disparitions est un autre dossier que l'APPQ aimerait faire progresser.

Du côté de la Fraternité des policiers et des policières de Montréal, le président Yves Francoeur a déclaré qu'il avait hâte de rencontrer le ministre Dutil. «Nous espérons avoir la même qualité d'écoute de sa part qu'avec le ministre Dupuis», a-t-il affirmé.