Le premier ministre Jean Charest effectue mardi et mercredi une visite éclair de deux jours à Paris, sa quatrième en 18 mois.

Après une journée d'activités privées lundi, M. Charest sera reçu à déjeuner mardi à l'hôtel Matignon par le premier ministre français François Fillon.

Mercredi, il aura un entretien au Quai d'Orsay avec le ministre des Affaires étrangères, Bernard Kouchner, avec lequel il signera une nouvelle série d'Arrangements de reconnaissance mutuelle (ARM). À ce jour, indique-t-on, 54 de ces ARM ont été conclus dans le cadre de l'entente franco-québécoise sur les qualifications professionnelles, signée en 2007 par M. Charest et le président français Nicolas Sarkozy.

Aucun rendez-vous avec ce dernier ne figure officiellement au programme du premier ministre Charest. Des discussions avec le Palais de l'Élysée auraient eu lieu en vue d'un éventuel entretien, mais elles n'avaient pas abouti dimanche soir.

Le chef de l'État français rentre à peine du G8 et du G20 de Toronto. Une grosse semaine l'attend à Paris, sur fond de débat autour de la réforme des retraites, qui a fait descendre deux millions de Français dans la rue la semaine dernière. S'il prend le temps de recevoir son ami Jean Charest dans ce contexte, cela apparaîtra comme une divine surprise.

Jean Charest détient le record absolu des visites en France pour un premier ministre québécois. Depuis 2004, il est venu à une dizaine de reprises, dont trois en 2008 (notamment pour les célébrations du 400e anniversaire de Québec) et autant en 2009.

Au cours de l'une d'elles, en février 2009, Nicolas Sarkozy l'avait décoré de la Légion d'honneur, profitant de l'occasion pour rompre avec éclat avec la politique de la «non-ingérence non-indifférence» de la France face à la question québécoise.

M. Charest doit revenir en France l'automne prochain, cette fois pour une «visite officielle» organisée dans le cadre des rencontres «alternées» entre premiers ministres, instituées par René Lévesque et Raymond Barre en 1977. M. Charest devrait évoquer cette visite cette semaine avec ses interlocuteurs.

Il doit aussi faire le point avec les autorités françaises sur les négociations entourant le projet d'Accord de partenariat économique et commercial global entre le Canada et l'Union européenne, dont il s'est fait un des plus ardents promoteurs.

Un entretien avec le secrétaire général de l'Organisation internationale de la Francophonie, Abdou Diouf, figure aussi à son programme.