Que Jean Charest le veuille ou non, il y aura un jour une enquête publique sur les liens entre l'octroi de contrats publics et le financement du Parti libéral, promet Pauline Marois.

La chef péquiste a pris cet engagement samedi à l'occasion d'un colloque de son parti à Drummondville. Dans un discours à saveur préélectorale - alors que le prochain scrutin n'est prévu que dans trois ans -, Pauline Marois a promis de «faire ce qu'il faut» pour «restaurer la confiance des citoyens» si elle prend le pouvoir.

La leader souverainiste a insisté sur la controverse éthique qui secoue le gouvernement Charest depuis des mois. «Le Québec est actuellement confronté à un gouvernement en déroute, qui est en tain de perdre toute légitimité, a-t-elle tonné. Il y a de forts indices de corruption et de favoritisme qui entachent le Parti libéral.» Selon elle, «les Québécois en ont assez de partager leur premier ministre avec les argentiers du Parti libéral».

Plusieurs gestes doivent être posés pour rétablir le lien de confiance entre les Québécois et leurs élus, a-t-elle plaidé. Dont déclencher une enquête publique. «Je peux vous assurer qu'un jour la lumière sera faite sur les liens entre l'octroi de contrats gouvernementaux et le financement du Parti libéral. Il y aura une enquête publique, une enquête transparente, une enquête qui ira au fond des choses. Je le ferai!» a lancé Mme Marois sous les applaudissements nourris de ses militants. Elle a décrit le PQ comme le «grand parti de l'éthique», qui n'a jamais versé une rallonge à son chef élu à l'Assemblée nationale, qui ne s'est «jamais placé dans une telle situation de dépendance à l'argent comme le fait le Parti libéral».

«Si Jean Charest ne veut pas faire ce qu'il faut pour restaurer la confiance, moi, je le ferai, a-t-elle affirmé. Il faut restaurer le système de financement des partis politiques, je le ferai. Il faut resserrer les règles éthiques des ministres, des élus, nommer un commissaire à l'éthique indépendant, protéger le système de nomination des juges. Je le ferai.»

Pauline Marois a accusé Jean Charest d'adopter une «stratégie» qui vise à «convaincre les Québécois que la politique, c'est du pareil au même». «Il voudrait faire embarquer les femmes et les hommes de tous les partis politiques dans son bateau qui coule. Je prends l'engagement devant vous : nous ne nous laisserons pas faire. Je ne permettrai pas qu'on discrédite l'action politique», a-t-elle indiqué.