Il flotte actuellement une odeur de corruption sur le gouvernement Charest, selon la chef péquiste Pauline Marois.

A ses yeux, il devient chaque jour davantage plus évident que le premier ministre Charest est à la tête d'une équipe qui «présente tous les indices» d'un gouvernement corrompu.

A telle enseigne que «ça pourrait à la limite devenir une affaire de police», selon elle.

Dans une nouvelle charge contre le premier ministre, jeudi, la chef de l'opposition officielle a conclu des nombreuses allégations des derniers mois sur le financement illégal du Parti libéral du Québec (PLQ) que le premier ministre était en train de perdre toute légitimité.

En point de presse, se disant inquiète de la multiplication récentes d'allégations, elle a appelé le premier ministre à se ressaisir et, du même coup, invité les ministres à lui faire entendre raison.

«Il faut retrouver un certain sens de l'éthique», a-t-elle soutenu.

Garnir les coffres du PLQ

Elle a notamment dénoncé ce qui lui apparaît comme un «système» organisé destiné à garnir les coffres du PLQ, soit par exemple par l'octroi de permis de garderies à des donateurs ou par le recours aux prête-noms dans des activités de financement, une pratique illégale.

En appui à sa thèse, Mme Marois a jugé suspect que le PLQ recueille environ 4 millions $ par année lorsqu'il est dans l'opposition, et au moins le double quand il accède au pouvoir. Elle a de plus rappelé que chaque ministre devait recueillir 100 000 $ pour le parti chaque année.

Comme il est le chef du parti, M. Charest est personnellement responsable d'éventuelles infractions à la loi sur le financement des partis, car «le chef donne les orientations et exerce un leadership», a-t-elle fait valoir.

Elle a réfuté les arguments du premier ministre, qui prétend que son adversaire péquiste se complaît dans les insinuations et allégations, mais sans jamais donner de preuves de ce qu'elle avance.

«S'il est tellement persuadé qu'il n'y a aucun problème, ce n'est pas difficile de déclencher une commission d'enquête à ce moment-là, et ce serait très simple de pouvoir faire la lumière, et il pourrait le faire rapidement». selon elle.

Mme Marois réclame depuis des mois une commission d'enquête publique sur la construction, de même qu'une enquête sur le financement du PLQ. Le PQ demande aussi une enquête du vérificateur général sur l'attribution de places en garderies.

Elle s'est montrée persuadée que la population portait présentement un jugement très dur sur le gouvernement et ses façons de faire.

Comme le député de Québec solidaire Amir Khadir avait fait peu de temps avant elle jeudi, Mme Marois a elle aussi invité toute personne ayant servi de prête-nom lors d'une activité de financement du PLQ à dénoncer publiquement cette pratique.

«Il en va de leur devoir de citoyen», a-t-elle dit.