Un quatrième ministre du gouvernement Charest, Tony Tomassi, se retrouve dans la mire du Directeur général des élections au sujet du financement de son association de circonscription.

La Presse a révélé aujourd'hui que le patron de l'agence de sécurité BCIA, Luigi Coretti, s'est servi de ses cadres pour verser des milliers de dollars au PLQ et rendre service à son ami, M. Tomassi.

«Le DGE va faire des vérifications sur les allégations qui ont été publiées pour vérifier s'il y a matière à enquête», a affirmé une porte-parole, Cynthia Gagnon. Ce qui préoccupe le plus le DGE, ce sont les allégations selon lesquelles «des cadres auraient peut-être servi de prête-noms» afin de contourner l'interdiction pour une entreprise de faire des dons politiques.

À la sortie d'une réunion du conseil des ministres ce matin, Tony Tomassi a confirmé ses liens avec Luigi Coretti. «Je suis un ami de M. Coretti comme j'ai beaucoup d'autres amis au sein de la communauté italienne», a-t-il affirmé.

«C'est possible» qu'il ait remis en personne à M. Coretti des billets pour un cocktail de financement du PLQ. «Je ne peux pas me rappeler», a-t-il dit avant d'ajouter : «Je le rencontre à quelques occasions. Est-ce que lors de l'une de ces occasions, je lui ai apporté des billets pour une activité de financement? Je ne me rappelle pas. Mais ça se pourrait. C'est possible.»

Comment expliquer que des cadres de BCIA qui n'ont pas payé eux-mêmes de billets se retrouvent à une activité de financement du PLQ? lui a-t-on demandé. «Ce sont des gens qui participent à des activités de financement. Moi, je n'ai aucun contrôle sur à qui M. Coretti donne ses billets», a-t-il répondu. «J'ai lu l'article ce matin. Ils n'ont pas dit qu'ils ont été remboursés pour une contribution qu'ils ont faites.»

Est-ce possible que des employés de BCIA aient servis de prête-noms? «Le DGE va venir. Laissons le travail au DGE», a dit M. Tomassi.

Le ministre de la Famille a signalé que le DGE a envoyé il y a deux semaines une lettre à son association de circonscription, LaFontaine, pour annoncer son intention de faire, selon ses dires, une procédure «normale» de vérification. Selon Cynthia Gagnon, il s'agit d'une procédure «usuelle», une «vérification comptable».

Pour Tony Tomassi, le financement de son association de circonscription «se fait selon les règles. Jusqu'à preuve du contraire, c'est ça qu'il y a».

Le DGE a ouvert une enquête sur le financement de l'association de circonscription de la ministre des Transports, Julie Boulet. Il fait également des vérifications auprès des ministres Michelle Courchesne et Norman MacMillan qui, comme Mme Boulet, ont laissé entendre au cours des derniers mois que les dons d'entreprises sont légaux. Or c'est au contraire illégal. Il a en plus demandé à son service juridique de vérifier si les contributions de 20 représentants de quatre firmes de génie-conseil, surtout au PLQ, ont été faites en toute légalité.