«L'Union des forces conservatrices», le «Nouveau Parti conservateur» ou le «Parti national du Québec»: la mouvance de centre droit au Québec se cherche une étiquette pour remplacer celle, usée, de l'Action démocratique du Québec (ADQ).

Hier, le chef de l'ADQ, Gérard Deltell, a refusé de commenter le sondage mené par la firme Léger Marketing visant à préciser le créneau susceptible d'attirer de nouveau les électeurs. Des sources fiables à Québec ont indiqué à La Presse que, si l'enquête n'a pas été commandée par la direction de l'ADQ, celle-ci a toutefois été informée de la démarche.

 

Hier matin, l'animateur Dominic Maurais, de Radio X à Québec, a révélé la tenue de l'enquête sur les ondes. On a demandé aux répondants: «Quel nom donneriez-vous à un parti de centre droit au Québec?» a relaté l'animateur qu'a joint La Presse.

Le questionnaire en ligne a proposé une liste d'appellations: «Union des Québécois, Union des forces conservatrices du Québec, Parti démocrate du Québec, Nouveau Parti conservateur du Québec, Parti national du Québec.»

Des sources à l'ADQ indiquent que Gérard Deltell comprend que l'étiquette adéquiste a des problèmes et cherche une façon de relancer la mouvance de centre droit, qui a connu de meilleures heures sous Mario Dumont. Deltell veut aussi trouver une façon de ramener au bercail les députés Marc Picard et Éric Caire, qui ont claqué la porte au moment du bref règne de Gilles Taillon à la tête du parti.

Dans une «coalition élargie», Caire et Picard reviendraient sur la même tribune que les adéquistes. Mais en fin de semaine dernière, le caucus adéquiste n'a pas été très tendre envers les deux démissionnaires, a-t-on appris. Certains députés ont même soutenu pouvoir garder les circonscriptions de La Peltrie et de Chutes-de-la-Chaudière même avec MM. Caire et Picard comme adversaires.

Parmi les stratégies que l'ADQ envisage, on trouve la mise en place d'un «groupe de réflexion» qui permettrait d'attirer des personnalités connues qui hésiteraient à se rapprocher officiellement de l'ancien parti de Mario Dumont.

À Montréal, bien des acteurs publics soulignent que le courant de droite se cherche avec insistance un canal, «une solution de rechange». Les mêmes noms reviennent: celui de Lucien Bouchard, mais, plus sérieusement, celui de Joseph Facal et François Legault, deux péquistes démissionnaires.

M. Legault a soutenu à des proches qu'il n'avait pas l'intention de refaire de la politique dans un avenir prévisible.

Quant à Joseph Facal, il a décontenancé les tenants de la droite en soutenant en entrevue que le système politique québécois est conçu pour «porter» deux partis, et est très cruel envers les tiers partis. «Parlez-en à Mario Dumont», a soutenu M. Facal, actuellement en sabbatique à Barcelone. Il est loin de fermer la porte à un retour en politique, toutefois.

Le nom de Mario Dumont circule aussi parfois, mais il semble hors de question que l'ancien député de Rivière-du-Loup retourne en politique dans un avenir rapproché.