Le premier ministre Jean Charest s'est montré peu ému, lundi, par un sondage massue qui fait état d'un taux d'insatisfaction record des Québécois à l'endroit de son gouvernement, dans la foulée du budget.

En mission à Biloxi, au Mississippi, où il participe à la réunion annuelle de l'Alliance des États du sud-est des États-Unis et des provinces canadiennes (SEUS-CP), M. Charest a répété qu'il était conscient que le budget du 30 mars était «difficile».

Il a soutenu que l'«enjeu» n'était pas le gouvernement, mais «l'avenir du Québec». Prendre des décisions financières «responsables» n'est jamais populaire, mais il fallait le faire pour éviter de «remplir la carte de crédit de nos enfants», a-t-il affirmé.

Le taux d'insatisfaction à l'égard du gouvernement Charest atteint désormais 77%, soit davantage que lors des précédents creux de 60 à 65% enregistrés en 2004 et 2005, a révélé un sondage Léger Marketing publié lundi dans le quotidien Le Devoir. Avant le budget, 70% des Québécois sondés se disaient insatisfaits.

La proportion des répondants satisfaits du gouvernement est désormais inférieure à celle des gens qui sont prêts à voter pour lui, ce qui signifie que même les libéraux «purs et durs» sont mécontents, a estimé Christian Bourque, vice-président de la firme.

Le Parti libéral récolte actuellement 30% des intentions de vote, soit une baisse de deux points depuis le mois dernier, tandis que le Parti québécois stagne avec 40%.

Jean Charest a fait remarquer lundi que la situation avait le temps de changer avant les prochaines élections, qui ne devraient pas avoir lieu avant au moins deux ans. Le choix d'un gouvernement se fait dans un «contexte d'avenir» qui est «très différent» de l'atmosphère actuelle, a-t-avancé.

Le sondage a été réalisé par internet auprès de 1000 personnes du 5 au 8 avril. La marge d'erreur est de 3,1%, 19 fois sur 20.