Le ministre de la Famille, Tony Tomassi, fait un «aveu de culpabilité» en ouvrant la porte à des changements dans la façon d'attribuer de nouvelles places subventionnées aux garderies, estime le Parti québécois.

«Le processus a été tellement rigoureux que le ministre veut le changer», a ironisé le député Nicolas Girard dans une entrevue avec La Presse, hier. Il a rappelé que M. Tomassi avait toujours défendu le processus contre les attaques de son parti, en particulier les allégations de favoritisme à l'égard de donateurs libéraux.

La Presse a révélé hier que le ministre avait demandé à l'Association québécoise des centres de la petite enfance et à l'Association des garderies privées du Québec de lui faire des recommandations en vue de modifier le processus.

Pour le PQ, des modifications au processus ne suffiront pas. «Le ministre sent la soupe chaude et veut étouffer l'affaire. Nous, ce qu'on pense, c'est qu'il faut faire la lumière sur le scandale des garderies libérales», a dit M. Girard.

Au cours des dernières semaines, le député a signalé que 1600 places avaient été accordées en 2008 à 33 garderies privées dont les administrateurs ont versé 134 000$ au PLQ depuis 2003. La majorité de ces places ont été attribuées à des donateurs qui résident dans La Fontaine - la circonscription de M. Tomassi - et à Laval - la région dont l'ex-ministre de la Famille Michelle Courchesne est responsable, a-t-il ajouté. Plusieurs des projets avaient pourtant obtenu de mauvaises notes de la part du Ministère. Québec a accordé 18 000 nouvelles places à des CPE et à des garderies privées en 2008. Il a retenu 487 des 2000 projets soumis.

Nicolas Girard réclame la publication de tous les rapports d'évaluation et une enquête du Vérificateur général. Il accuse le gouvernement Charest d'avoir «politisé» le processus d'attribution des places. Il a éliminé la «concertation régionale» qui existait auparavant pour se réserver la responsabilité de l'attribution des places.

Tony Tomassi n'a pas voulu préciser les changements qui seraient apportés. «L'important pour nous est de trouver la façon avec laquelle les gens vont se sentir à l'aise», a-t-il dit à La Presse. Le gouvernement doit accorder 15 000 nouvelles places d'ici la fin de son mandat.