Le PQ lance un ultime appel pour convaincre les Québécois de signer la pétition électronique qui demande une enquête publique sur l'industrie de la construction. Il défend la nécessité de cette enquête malgré le faible intérêt que suscite cette pétition jusqu'ici.

Les députés péquistes font des efforts supplémentaires pour obtenir plus que les 28 500 signatures amassées, selon une vérification faite hier en début de soirée. En plus de la pétition électronique qui se trouve sur le site de l'Assemblée nationale depuis le 4 décembre, ils font maintenant circuler une pétition sur papier.

 

À l'entrée d'une réunion des députés péquistes à Orford, hier, le député Bernard Drainville, ancien journaliste et lieutenant de Mme Marois, a brandi devant les caméras un carton sur lequel était inscrite l'adresse électronique à laquelle on peut signer la pétition jusqu'au 4 février.

«Je dis aux Québécois: il y a un temps pour chialer et il y a un temps pour agir. Là, c'est le temps de faire un geste. Ça va nous aider à porter cette bataille si vous signez la pétition», a-t-il lancé.

M. Drainville n'est pas découragé par le faible intérêt que suscite la pétition. «À la Place Longueuil, la semaine passée, les gens faisaient la file pour la signer. Ça me dit que les gens la veulent, l'enquête publique», a-t-il affirmé. Selon lui, «M. Charest ne perd rien pour attendre», car la grogne de la population se fera encore sentir.

Or, un sondage CROP-La Presse publié hier démontre que le refus de tenir une enquête publique n'a pas égratigné le gouvernement Charest. À 45%, le taux de satisfaction des Québécois à son égard n'a pas bougé depuis le mois d'octobre.

De son côté, le critique péquiste en matière de sécurité publique, Bertrand Saint-Arnaud, parrain de la pétition, se dit «surpris de la réaction des observateurs». «On avait dit quelques dizaines de milliers, et on est dans ces eaux-là. Je pense que c'est très respectable», a-t-il affirmé. Il a fait valoir que lancer une pétition électronique sur le site de l'Assemblée nationale est une «procédure nouvelle» qui peut paraître compliquée pour certains. Le temps des Fêtes puis le séisme à Haïti ont entraîné un «ralentissement» de l'opération, a-t-il ajouté.

Pauline Marois a balayé les critiques d'un revers de main. «Au-delà de la pétition, il faut être sur le terrain pour comprendre que les gens souhaitent qu'il y ait enquête.» Citant des sondages internes, la chef péquiste a indiqué que «80% des gens souhaitent toujours la tenue d'une enquête publique».