Le ministère de la Santé évalue toujours la demande des médecins spécialistes partis prêter main-forte à la population haïtienne, qui réclament d'être dédommagés par le gouvernement.

Hier, le ministre de la Santé, Yves Bolduc, a rendu hommage à la contribution de ces médecins. Il croit toutefois que le Ministère doit tenir compte du précédent qu'on lui demande de créer. En outre, a relevé le ministre, «les gens sont partis de façon volontaire».

 

Il commentait le reportage de La Presse qui a révélé hier que l'Association des orthopédistes avait demandé à Québec de payer aux spécialistes actuellement en Haïti le tarif journalier qu'ils reçoivent quand ils travaillent en établissement, soit environ 800$.

Toutes spécialités confondues, une vingtaine de médecins québécois se trouvent en Haïti. Le président de l'Association des orthopédistes, le Dr Jacques Desnoyers, est parti en Haïti sans attendre la réponse de Québec à sa demande.

Hier le vice-président de l'Association, Louis Bellemare, a souligné que le Dr Desnoyers avait envoyé sa lettre au gouvernement à la dernière minute, soit le 20 janvier.

«C'est du bénévolat qu'ils vont faire là-bas. Les policiers qui sont envoyés restent rémunérés par l'État. Les chirurgiens orthopédistes sont des travailleurs autonomes. Pendant qu'ils seront là-bas, leurs secrétaires doivent continuer à être payées, leurs bureaux doivent être chauffés. C'est une demande bien candide pour un dédommagement», a expliqué le Dr Bellemare.

«Les gens ont décidé d'y aller coûte que coûte, quelle que soit la réponse du ministre Bolduc. Ils travaillent 20 heures par jour», a-t-il dit. Si Québec accède à leur demande, les médecins vont pouvoir rester plus longtemps ou s'y rendre en plus grand nombre, prédit-il. «Si le ministre répond non, comme responsable de l'argent des contribuables, les médecins vont comprendre. Cela ne changera pas grand-chose à leur attitude.»