Le gouvernement Charest entend déployer un «effort considérable» pour venir en aide à Haïti qui vit une «situation extrêmement chaotique» à la suite d'un violent séisme. L'aide sera «rapide et efficace», promet-il.

La réunion hebdomadaire du conseil des ministres portera en grande partie sur l'aide que Québec offrira à la perle des Antilles aujourd'hui dévastée.

Ce matin, quelques minutes avant le début de cette réunion, le ministre des Relations internationales, Pierre Arcand, a indiqué que des policiers, médecins et infirmières seraient dépêchés sur place.

«On va examiner de quelle façon on peut donner une aide sur le plan logistique. Nous allons coordonner nos actions de façon à faire en sorte qu'il y ait vraiment une action rapide et efficace de la part du gouvernement», a-t-il affirmé.

«Sur l'aide logistique, nous allons regarder toutes les formules. L'une des formules qui nous apparaît les plus claires, c'est d'envoyer autant que possible des policiers, des médecins, des infirmières. On veut regarder toutes les options.»

Québec versera également une aide financière d'urgence. En 2004, à la suite de la tempête tropicale Jeanne, le gouvernement Charest avait accordé 200 000$, ce qui avait été jugé peu généreux par des représentants haïtiens. Fera-t-il un effort plus important cette fois? «On s'en va en réunion pour en discuter. Pour nous, il y a quand même une population touchée. C'est sûr qu'il va falloir faire un effort considérable», a répondu Pierre Arcand. Il a souligné que, pour le Québec, Haïti «a toujours été le pays prioritaire au niveau de l'aide humanitaire de façon générale».

Le ministre s'est entretenu avec le consul général haïtien à Montréal, Pierre-Richard Casimir. «Ce gouvernement, pour employer l'expression du consul, est dans une très grande difficulté. Parce qu'il y a beaucoup de bâtiments qui se sont littéralement effondrés. Le gouvernement ne peut même pas se réunir. La maison où était localisée la protection civile a été complètement détruit. Il y a une situation extrêmement chaotique au moment où on se parle.»

Le consul lui a indiqué que le gouvernement haïtien, incapable de se réunir, n'a pas de demandes précises à formuler pour l'instant. «Il nous a dit : soyez efficaces, essayez d'aller dans la meilleure direction possible. On a besoin de logistique, on a besoin d'aide», a indiqué Pierre Arcand.

Le bureau du premier ministre Jean Charest a créé une cellule de crise pour suivre la situation. M. Arcand n'avait aucune information sur les Québécois «qui manquent ou pas à l'appel».

Environ 6000 Canadiens se trouvaient en Haïti au moment du séisme, dont plusieurs centaines de Québécois, a noté le ministre.

Appel à la générosité

La communauté haïtienne de Montréal lance un appel à la générosité des Québécois afin de secourir les Haïtiens victimes du séisme. Une cellule de crise a été formée par des élus haïtiens en collaboration avec la Croix-Rouge.

En raison de l'urgence de la situation, l'organisme demande qu'on lui fasse parvenir des dons en argent seulement.

Avec Katia Gagnon