Les Québécois sont rarement unanimes. Mais une question remporte l'adhésion de la quasi-totalité des citoyens: les élections scolaires et municipales devraient avoir lieu en même temps.

Ce constat frappant, c'est Léger Marketing qui le fait dans un sondage réalisé à la fin du mois de novembre pour le compte de la Fédération des commissions scolaires du Québec. Le coup de sonde réalisé par internet auprès de 1008 personnes révèle que 87% des répondants souhaitent que les élections municipales et scolaires soient tenues en même temps.

 

Pour Josée Bouchard, présidente de la Fédération des commissions scolaires du Québec, «on s'attendait à que cette idée soit appuyée, on en entend parler souvent sur le terrain, mais je ne m'attendais pas à un tel niveau d'adhésion». «C'est rare qu'au Québec une idée fasse autant l'unanimité», résume-t-elle.

Léger Marketing a relevé des différences appréciables selon les régions; dans l'ouest du Québec, cette idée remporte l'appui de 94% des répondants. «C'est dû à la proximité de l'Ontario, où ces deux élections ont lieu simultanément. Les gens voient que cela ne cause pas de problèmes», explique Mme Bouchard.

Le sondage indique que 82% des gens pensent qu'ils seraient plus enclins à aller voter si les deux scrutins se tenaient en même temps. Il faut rappeler que le faible taux de participation est un problème chronique pour les commissions scolaires - on parle de 8% de suffrages exprimés en moyenne, mais on baisse à 4% environ dans des villes comme Montréal. Au niveau municipal, c'est plus élevé, mais cela varie énormément d'une ville à l'autre.

Le Directeur général des élections travaille sur une proposition pour rendre ces deux scrutins simultanés. Pour le monde municipal, un problème de taille se pose; les territoires des villes et des commissions scolaires n'étant pas identiques, les bulletins de vote varieraient à l'intérieur des bureaux de scrutin d'une même ville, un risque de pagaille le soir des élections.

Pour Mme Bouchard, une solution peut être trouvée. L'important est de trouver une façon de faire augmenter la participation, «pour rehausser la démocratie, et le directeur général des élections y sera sensible», explique-t-elle.

Pour l'heure toutefois, la Fédération réclame qu'on repousse les élections scolaires prévues pour 2011, pour les tenir en même temps que la prochaine ronde de scrutins municipaux, en 2013. Cela suppose que la réduction du nombre de commissaires, dont le nombre passera de 1200 à 700, sera aussi repoussée de deux ans.

Tenir les deux élections en même temps représenterait aussi des économies. Les élections scolaires coûtent 7 millions environ à organiser, contre 40 millions au municipal. Selon le sondage, l'économie est le principal avantage de cette formule, tandis qu'aller voter moins souvent est le second avantage avancé par les répondants. Les personnes sondées pensent finalement que cette pratique améliorerait le niveau de connaissance des enjeux par les électeurs.