Avec ses débats sur la langue, le Parti québécois «se radicalise» sous Pauline Marois, lance le premier ministre Jean Charest.

«Je constate la radicalisation de Pauline Marois qui pose aujourd'hui des gestes que ni René Lévesque, ni Lucien Bouchard, ni Bernard Landry ou Jacques Parizeau avaient osé poser, parce qu'eux s'étaient tenus loin des radicaux.»

«Mais là, Pauline Marois est endossée par un agitateur, qui s'appelle Patrick Bourgeois, et elle se radicalise et elle s'approche donc des éléments plus radicaux», a ajouté le premier ministre Charest, lundi.

Patrick Bourgeois, du Réseau de résistance du Québec, était notamment un des meneurs lors de la manifestation contre le prince Charles à Montréal. Il était également du groupe qui avait protesté avec vigueur contre la reconstitution de la bataille des plaines d'Abraham, l'été dernier à Québec. La reconstitution avait d'ailleurs été annulée devant la grogne.

Le premier ministre et chef libéral a ainsi fait allusion aux débats qui ont eu cours, le week-end dernier, dans les rangs du Parti québécois lors d'un colloque sur l'immigration et la langue, entre autres.

Les participants au colloque ont notamment demandé à ce que le cégep en français devienne obligatoire pour les allophones et les francophones, comme c'est déjà le cas pour l'école primaire et secondaire.

Or, dans le passé, d'autres chefs péquistes avaient bel et bien repoussé cette éventualité, trouvant que cela allait trop loin. Certains ont cependant changé d'idée, affirmant que la situation linguistique n'est plus la même et qu'encore aujourd'hui, trop de jeunes adultes fréquentent le cégep en anglais, même lorsqu'ils ont fréquenté l'école primaire et secondaire en français.

La chef péquiste Pauline Marois a aussi fait part de sa volonté de déposer un projet de loi sur la question identitaire, énonçant trois conditions: l'égalité homme-femme, la laïcité et la langue française.

Là encore, le premier ministre Charest a dénoncé la volonté de Mme Marois de demander à l'Assemblée nationale de se prononcer sur un tel projet, alors que ses propres membres ne l'ont même pas fait.

Comme il s'agissait d'un colloque, et non d'un conseil national ou d'un congrès du Parti québécois, les membres ne se sont pas prononcés sur ces questions.

En vérité, Mme Marois ne s'est pas engagée sur la question du cégep en français. Elle a simplement indiqué qu'il fallait étudier diverses mesures, au cours des prochaines semaines, afin de renforcer le fait français. «Je ne veux pas rejeter aucune des propositions qui sont là, ni les prendre d'emblée», a-t-elle affirmé dimanche.