Le débat des candidats à la direction de l'Action démocratique dans le cadre de l'émission de Mario Dumont, mardi, a donné lieu à un moment saisissant, lorsque celui-ci a demandé à ses trois aspirants successeurs ce qu'ils avaient à reprocher à l'ancien chef de l'ADQ.

Gilles Taillon, Eric Caire et Christian Lévesque ont ainsi dû dire, en direct sur les ondes de V-Télé, devant M. Dumont, ce qu'ils avaient à reprocher à leur ancien chef, qui anime aujourd'hui l'émission Dumont 360.

«Quelles sont les erreurs de l'ancien chef que, dans votre mandat, vous ne voulez pas répéter?» a carrément demandé M. Dumont.

M. Caire lui a ainsi reproché sa difficulté à déléguer.

M. Lévesque a plutôt critiqué le fait qu'il s'était trop concentré sur les affaires parlementaires et pas assez sur les électeurs.

Quant à M. Taillon, il lui a reproché d'avoir eu de la difficulté à terminer les démarches de recrutement des candidats vedettes, une tâche à finir qu'il laissait à son directeur de cabinet.

Le tout s'est déroulé dans la bonne humeur et la franchise, M. Dumont arborant même un sourire en coin, fier de son bon coup.

Interrogé après l'émission, M. Dumont a ainsi justifié sa question audacieuse aux trois candidats. «Le contenu (de leurs réponses) n'a pas vraiment d'importance, parce que je n'ai pas l'intention de refaire de la politique. Et je m'en fous éperdument. C'est plus une question de savoir: quelqu'un qui doit être chef doit avoir un petit peu de colonne, un petit peu de courage. Et c'était un petit test: dire que tu es en face de quelqu'un, à la télé, et tu dis les choses telles que tu les penses», a-t-il déclaré.

«Je dois avouer que je suis impressionné. J'ai trouvé qu'ils ont répondu franchement et c'était ça le test», a ajouté M. Dumont, sans vouloir dire lequel des trois candidats l'avait le plus agréablement surpris.

Il n'a pas voulu débattre de la justesse des reproches qui lui ont été faits, affirmant qu'il occupait maintenant un autre emploi. «Ce sont des choses qui, de toute façon, ont déjà été dites publiquement. Je n'ai pas juste des qualités. Je pense que ce n'est pas tout vrai et que ce n'est pas tout simple comme ça dans la vie. Mais je n'ai plus besoin de me défendre; je fais une autre job aujourd'hui», a-t-il conclu.

Pour le reste, les candidats ont repris leurs positions habituelles sur le nécessaire contrôle des dépenses gouvernementales, les «vaches sacrées»auxquelles il faut s'attaquer, l'autonomie du Québec, les commissions scolaires et le système de santé.