Les frères ennemis de la course au leadership de l'ADQ, Gilles Taillon et Eric Caire, veulent cesser de s'entre-déchirer sur la place publique.

Après une franche discussion, les deux clans ont convenu de ne plus s'échanger des insultes, a fait savoir jeudi le bras droit de Gilles Taillon, le député de Shefford, François Bonnardel.

D'emblée, M. Bonnardel a reconnu que les militants adéquistes tout comme l'ensemble de la population avaient assisté à un bien triste spectacle ces derniers jours.

«C'est sûr que les Québécois, dans la dernière semaine, ne devaient pas être fiers, j'en conviens. C'était une situation qui était difficile», a avoué le député en conférence de presse à l'Assemblée nationale.

Depuis une semaine, la course à la direction de l'Action démocratique se déroule au ras des pâquerettes, donnant à la campagne une allure burlesque.

M. Taillon a accusé tour à tour son adversaire d'avoir falsifié son curriculum vitae, d'avoir été un cancre à l'université et de pencher vers l'extrême droite. Puis, coup de théâtre, M. Taillon a songé à abandonner la course pour des raisons de santé avant de se raviser quelques heures plus tard.

De son côté, M. Caire a soutenu que la santé vacillante de son rival faisait peser une lourde «hypothèque» sur la possibilité qu'il puisse relancer le parti.

Tant M. Taillon que M. Caire et Christian Lévesque, le très discret troisième candidat en lice, sont déterminés à hausser le niveau du débat, a déclaré M. Bonnardel.

«J'ai parlé à M. Caire et à M. Lévesque dans les dernières heures, depuis hier (mercredi). Ca a été des franches discussions pour qu'on puisse ramener le débat à un consensus d'idées (sic)», a-t-il expliqué.

Ainsi, M. Caire ne soulèvera plus la question de l'état de santé de M. Taillon et ce dernier cessera ses attaques au sujet du curriculum vitae supposément embelli de son adversaire.

Il est temps, a dit le député de Shefford, de laisser les militants déterminer si la feuille de route académique du candidat Caire le qualifie pour être un aspirant premier ministre.

«Les militants jugeront, le 18 octobre prochain, si c'était pertinent ou non qu'on ait (relevé) ça. Maintenant, on continue, on va remonter ça à un débat d'idées, comme tout le monde le souhaite», a-t-il souligné.

Même s'il doit soigner un cancer de la prostate, M. Taillon participera aux deux débats des candidats prévus le 23 septembre et le 5 octobre. Pour le reste, sa participation aux événements publics de la campagne sera décidée au jour le jour.

S'il est «très fatigué émotionnellement», M. Taillon «n'est pas à l'article de la mort», a tenu à mentionner M. Bonnardel.

«Il va être présent dans les médias, tout dépendant des journées ou des sujets abordés. Soyez assurés d'une chose: on va se battre sur le terrain», a-t-il insisté.

Le député Bonnardel mènera l'essentiel de la campagne au nom de M. Taillon d'ici à l'élection du nouveau chef adéquiste, le 18 octobre.