La chef du Parti québécois, Pauline Marois, estime que le PDG d'Hydro-Québec, Thierry Vandal, n'a cessé d'accumuler gaffe sur gaffe depuis qu'il a été nommé à ce poste, et qu'il doit «absolument» démissionner. Les dons aux collèges privés viennent selon elle prouver son manque total de jugement.

«Plus on creuse, plus on découvre des erreurs de jugement», a dit Mme Marois, faisant référence à la révélation d'un autre don, celui-là au Séminaire de Sherbrooke (un collège privé qu'a fréquenté le premier ministre Jean Charest).

La société d'État versera 180 000$ en 12 ans au Séminaire. Mme Marois reconnaît toutefois que cette contribution n'est pas identique aux dons de 250 000$ au collège Notre-Dame et de 200 000$ au collège Jean-de-Brébeuf, qui ont été annulés lorsque La Presse en a fait état.

Hydro-Québec avait décidé de verser environ neuf millions de dollars à une campagne de financement régionale, qui a profité surtout à l'Université de Sherbrooke et à ses hôpitaux affiliés. Une petite partie de cette somme est redistribuée au Séminaire. L'année dernière, la société d'État a aussi versé de petites contributions, variant de 500$ à 10 000$, à d'autres écoles secondaires privées.

Mais elle ne fait aucune contribution à des écoles secondaires publiques. Cette politique «n'a pas de bon sens», a dit Mme Marois, lors d'un entretien avec La Presse, hier. «Qu'Hydro fasse des dons à des projets collectifs, à des oeuvres de charité, à des organismes communautaires sans but lucratif, d'accord, a-t-elle dit. Mais qu'une société d'État donne des subventions à des écoles privées alors que l'école publique crie au secours, c'est inacceptable.»

M. Vandal a fait ses études secondaires au collège Notre-Dame, dont il préside d'ailleurs le conseil d'administration, et ses études collégiales au collège Brébeuf. Il a participé à la décision de donner des fonds à Brébeuf, un autre signe d'absence de jugement, selon Mme Marois.

«M. Vandal exécute une série de faux pas, dit la chef de l'opposition officielle. Il a participé à une publicité de la Banque Nationale, comme si l'État prenait fait et cause pour une institution financière au détriment d'une autre. Il a quand même une fonction publique, cet homme-là!

«Puis il y a eu l'histoire des factures: Hydro a modifié ses systèmes informatiques, si bien que des citoyens ont été lourdement pénalisés parce que leurs comptes ont augmenté brusquement. Hydro aurait dû assumer une partie des conséquences, mais non. Et rappelons-nous son plan stratégique: le gouvernement a retourné M. Vandal faire ses devoirs. Enfin, il y a ces dons injustifiables aux collèges privés. Alors là, je me dis que ça commence à faire.»

Mardi, Nathalie Normandeau, ministre des Ressources naturelles, a critiqué ces dons, mais réitéré son appui à M. Vandal. «On ne remet pas en question ses compétences comme gestionnaire et PDG d'Hydro-Québec, a-t-elle dit. Le gouvernement a toujours confiance en M. Vandal.»