Le Parti québécois et l'Action démocratique du Québec réclament la tête du président-directeur général d'Hydro-Québec, Thierry Vandal.

L'opposition péquiste estime que le PDG a commis un faux-pas de trop en accordant un don de 250 000 $ à une école privée de Montréal dont il préside le conseil d'administration, et qu'il a perdu la confiance du gouvernement Charest.

Le tollé qu'a suscité cet important don sur cinq ans au Collège Notre-Dame a forcé la ministre des Ressources naturelles, Nathalie Normandeau, à exiger que la société d'État revoie sa politique de dons et commandites et qu'elle «oriente ses priorités vers les services publics».

Le porte-parole péquiste en matière d'énergie, Sylvain Gaudreault, juge toutefois que les carottes sont cuites pour le PDG Vandal.

En entrevue téléphonique vendredi, il a rappelé que M. Vandal s'était déjà fait rappeler à l'ordre par le gouvernement Charest, en février dernier.

Le ministre des Ressources naturelles d'alors, Claude Béchard, avait exigé qu'Hydro-Québec présente un nouveau plan de développement parce qu'il ne le jugeait pas satisfaisant.

«Il y a visiblement une perte de confiance non seulement avec la population, mais avec même les membres du cabinet Charest. En plus, avec le problème d'éthique qui s'ajoute, je crois que Jean Charest n'a pas le choix de demander à M. Vandal de quitter son poste», a expliqué le député de Jonquière.

M. Gaudreault s'étonne aussi du manque de transparence de la société d'État, qui refuse de dire si elle a octroyé d'autres dons à des écoles privées.

«On pose des questions et personne ne donne des réponses, M. Vandal refuse de parler, c'est un élément de plus», a-t-il ajouté.

Le député adéquiste, éric Caire, a aussi effectué une sortie publique vendredi pour demander au gouvernement du Québec de démettre Thierry Vandal de ses fonctions.

Alors qu'il participait à une conférence de presse à Chelsea en compagnie de son homologue fédéral Stephen Harper, Jean Charest a tenté de calmer le jeu.

Il a indiqué que plusieurs sociétés d'État soutiennent financièrement des projets dans la communauté.

«Nous voulons qu'Hydro-Québec joue sur le plan social ce rôle d'appui, mais qu'ils s'assurent que les fonds sont dépensés en vertu d'un certain nombre de règles et avec un encadrement qui nous permet de prendre les bonnes décisions. C'est vers cela que nous allons aller», a expliqué le premier ministre, en faisant référence à la demande formulée la veille par la ministre Normandeau.

Pour sa part, le Collège Notre-Dame a choisi de renoncer au don octroyé, en raison du tollé qu'il a suscité.

Une porte-parole d'Hydro-Québec, Marie-Hélène Devault, a affirmé vendredi que la société d'État ne formulerait plus de commentaires sur cet incident.

Elle a précisé qu'Hydro-Québec effectuera la révision de sa politique de dons et commandites cet automne, tel que demandé par la ministre Normandeau.